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Festival mondial pour la paix à Asunción

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Dans le stade historique Club Olimpia plein à craquer pour le Festival mondial pour la paix, une foule énergique de 25 000 personnes salue de ses cris déchaînés et prolongés le Dr Hyun Jin Moon, fondateur du Festival, quand il s’écrie : « Le Paraguay jouera un rôle de pointe pour bâtir une famille en Dieu. Plus que Paraguayens, Américains ou bien Coréens, plus que chrétiens, musulmans ou juifs, comprenons qu’avant tout nous sommes fils et filles de Dieu. Par delà nos différences, sachons bien ce qui nous unit et nous rapproche. »

En ouverture du Festival, les guides spirituels d’obédiences diverses ont affiché une émouvante communion, qui a culminé quand l’évêque Manoel Ferreira du Brésil a invoqué la bénédiction de Dieu. Ferreira préside une Assemblée de Dieu internationale regroupant des millions de fidèles. José Luis Chilavert, ex-légende du ballon rond, a salué les délégués internationaux. Auteur de soixante buts en sélection nationale alors qu’il évoluait comme gardien de but, il a déclaré : « Nous sommes fiers d’être Paraguayens, mais plus encore, nous sommes fiers que vous soyez venus chez nous pour lancer la série de Festivals mondiaux pour la paix en 2008. »

Les meilleurs musiciens se produisent

En apothéose du Festival, certains des orchestres les plus flamboyants d’Amérique du Sud ont véritablement rivalisé de virtuosité. Le phénomène argentin Alejandro Lerner était tête d’affiche, fortement soutenu par les groupes de rap Chapa C et Factoria (Panama) et Dalmata (République dominicaine). Auparavant, l’orchestre de ballet national du Paraguay et les groupes paraguayens Los Ojeda et Generación avaient électrisé la foule.

Les billets disponibles étant limités, la fin de la vente des billets a fait monter la fièvre du Festival d’Asunción. Quand 103 FM, la populaire station de radio locale, a lancé un concours pour écouler le dernier millier de billets auprès des jeunes qui avaient fait un don pour les enfants les plus déshérités de la capitale, plus de 4 000 ont en fait répondu à l’appel et ont rempli les rues jouxtant le stade, en quête du billet le plus convoité en ville. Quant au travail de construction de la paix, il se poursuivra bien après que le stade ait retrouvé son calme le samedi soir, les organisateurs du Festival ayant annoncé un sérieux effort dans des initiatives d’entraide et de formation du caractère dans les écoles d’Asunción. « Un nouveau chapitre de l’histoire du Paraguay ne fait que commencer », devait dire M. Thomas Field de la société Victoria, un des principaux bailleurs de fond du Festival. « Il est temps pour ce pays de rayonner », a répondu en écho la sénatrice Lilian Samaniego, qui coparrainée l’événement.

Les bons élèves de l’entraide

Des milliers d’élèves de la capitale du Paraguay se sont pris d’une passion nouvelle : servir leur ville et se distinguer fièrement par leurs efforts bénévoles. Arborant « Asunción – ma ville » sur le devant de leurs T-shirt bleu ciel et le slogan du Festival mondial pour la paix au dos « L’humanité : une famille unie en Dieu » les étudiants de 15 écoles se sont réunis le matin du 3 juillet pour un nettoyage final et une célébration le long de Avenida Projectada 21 dans un des faubourgs les plus pauvres d’Asunción.

Des équipes de gamins de plusieurs écoles se sont dispersées sur les 21 petits parcs longeant la grande artère. Chaque parc avait son terrain de football en terre battue, son parc recouvert d’une pelouse et un autre encore servant pour le volley-ball. Mais tous avaient des problèmes semblables : des petits amas d’ordures, des cailloux ici et là, et un trottoir non entretenu.

Certaines équipes armées de brosses et de lait de chaux ont commencé à peindre de nouvelles bordures de trottoirs, se servant ensuite de la même peinture à base de chaux pour appliquer un revêtement contre les insectes à la base des troncs d’arbres. Pendant ce temps, d’autres coupaient des branches et taillaient des arbres ; dans une scène typiquement paraguayenne, le bois était évacué sur des carrioles tirées par des équipes de mules maigres mais patientes.

Le nettoyage était le projet commun du Festival mondial pour la paix, de l’Association des écoles de l’UNESCO, et de la ville d’Asunción, dirigée par Evanhy de Gallegos. « La maire veut internationaliser Asunción, déclare sa porte-parole, madame Gilda Medina, et des événements comme le Festival mondial pour la paix sont importants pour nous. » Le projet de bénévolat était le premier du genre dans le pays.

À la tête d’une ville affairée de plus d’un million d’habitants, la maire entend dessiner un équilibre entre le tourisme et la croissance tout en éloignant la criminalité et la drogue propres aux grandes agglomérations. « On doit trouver de bonnes solutions pour les jeunes, dit Medina. La maire voudrait que toute la ville s’y mette - les parents, les milieux d’affaires, les écoles, et le gouvernement - pour la sécurité de nos enfants. Voir ces gamins faire tant d’efforts est un exemple pour tous les adultes. »

Conférence internationale pour dirigeants

La veille du Festival, une Conférence internationale pour dirigeants avait rassemblé 220 participants de 80 nations, dont un bon nombre de jeunes Ambassadeurs de paix réunis sous l’égide de la Fédération des jeunes pour la paix mondiale.

Lors d’une session du séminaire sur les perspectives de paix dans les Amériques, John F. Keane, ancien ambassadeur des États-Unis au Paraguay, a parlé du besoin de confiance et de transparence et a dit son souhait que le Paraguay montre l’exemple pour toute l’Amérique latine. « Le mieux pour un pays est de créer une société qui récompense l’effort et le mérite plus que les privilèges et les relations, a dit Keane. Et par dessus tout, nous avons besoin de créer une culture de confiance mutuelle en travaillant ensemble. »

La conférence a drainé plus de la moitié des sénateurs et députés fraîchement élus du nouveau gouvernement paraguayen. Une délégation a rencontré le dynamique président Nicanor Duarte au palais présidentiel, le félicitant pour la première passation de pouvoir paisible et démocratique du pays.