Toute une brochette de dignitaires religieux et politiques de différents pays ont été sous les feux de la rampe le 13 décembre 2008 devant des milliers de personnes au Quirino Grandstand de Manille. Ils ont affiché par des symboles forts leur unité pour briser les barrières culturelles afin de devenir « une grande famille en Dieu » lors du Festival international pour la paix.
Le Dr Hyun Jin Moon a saisi l’occasion pour annoncer aux délégués du festival que Manille accueillera la première convention mondiale des festivals internationaux pour la paix à la fin de 2009.
« Londres, Washington, Tokyo et Séoul étaient de sérieux candidats. Mais en définitive, j’ai la joie de vous l’annoncer ce soir : cette convention mondiale des festivals pour la paix se tiendra ici à Manille », a-t-il lancé à la foule surchauffée.
D’après Moon, le festival pour la paix de Manille devait sonner l’alarme afin que le monde entier se lève et s’unisse pour en finir avec les guerres et la pauvreté à l’échelle du globe.
« Le rêve d’une Famille en Dieu doit être le coup de clairon de notre époque. Il est temps d’abattre ces murs que nous dressons entre races, cultures, religions et pays, et d’établir ce monde idéal de paix qui est le plus cher désir de Dieu, a-t-il dit. Ce rêve peut éteindre les luttes et la pauvreté de l’Afrique, régler le conflit au Moyen-Orient, et liquider l’ultime séquelle de la Guerre froide sur la péninsule coréenne. La puissance d’une seule famille unie à la volonté de Dieu a de quoi balayer ces nuées de conflits tout autour du monde », a-t-il expliqué.
Les responsables politiques ont mis la politique entre parenthèses pour se joindre à la célébration de la paix globale. L’ancien président du parlement Jose De Venecia, l’ancien président du sénat Manuel Villar et le sénateur Miguel Zubiri ont rejoint sur scène les guides spirituels dans un geste symbolique pour allumer les bougies de la paix.
En raison de leurs efforts en faveur de la paix, pas moins de 81 gouverneurs, 18 parlementaires, 6 sénateurs et 30 maires ont été distingués par les organisateurs.
Dans ses propos de bienvenue, le sénateur Villar a rappelé au public que la paix doit commencer en soi avant de se propager aux autres. « Nous partageons tous un noble rêve de créer un monde en paix où l’amour résonne de partout, où nous accentuons davantage nos nombreux points de convergence que nos différences, où l’harmonie prime sur la discorde et où chacun devient le gardien de son frère », a-t-il dit.
Quant au choix des Philippines pour la convention mondiale des festivals internationaux pour la paix, Robert Kittel, directeur des relations publiques du festival l’explique ainsi : le pays est un fer de lance de la paix globale et un bon exemple de pays où diverses cultures et religions peuvent vivre en paix en un même lieu.
« Voyez un peu les gens de Mindanao, précise Kittel. C’est à mon sens le meilleur moyen d’expliquer comment on peut vivre en harmonie, en faisant fi des différences ».
En ouverture du festival, les spectateurs ont été entraînés dans la fête par des fanfares et des danseurs de rue vêtus de costumes colorés. Les drapeaux de différents pays étaient agités par des membres du corps d’entraînement des officiers de réserve.
Tout en concentrant ses efforts de promotion de la paix sur ce thème d’une seule famille mondiale unifiée, Moon a averti que la quête de la paix pourrait être entravée si les droits fondamentaux de la famille nucléaire devaient être érodés. Et de préciser : « Le divorce et l’éclatement de la famille n’ont jamais connu un tel niveau. La jeunesse pose des problèmes majeurs dans chaque pays. L’éclatement de la famille a un coût social et économique exorbitant. Guérir la famille est une tâche spirituelle. Ramener Dieu dans chaque famille doit être notre priorité. Quand Dieu sera le centre de nos familles, tous nos autres problèmes se dissiperont. »
Encadré avec une photo d’activité de bénévolat
Des petits gestes désintéressés pour rendre service à Manille
Par Robert Kittel
En partenariat avec le gouvernement et les agences de changement social, le Festival international pour la paix contribue à ranimer le sentiment de fierté civique. Pour lancer les opérations de nettoyage de la baie de Manille, Madame Akiko Ikeno, conseillère du festival a inspiré les étudiants en leur disant : « Vous n’êtes pas seulement ici pour nettoyer la Baie de Manille, mais vous êtes ici comme de jeunes responsables pour transformer ce pays. »
Et d’appeler son public à voir plus loin : « En ramassant les ordures, dites vous bien que tous ces déchets en moins sont autant de murs qui tombent dans nos sociétés, nos nations, et le monde. »
Les projets de bénévolat ont quadrillé tous les barangays (districts) de Manille. « Ce n’est pas les programmes d’entraide qui manquent ici, mais ce projet est très différent », a souligné M. Danilo Aquino, le président du Barangay 385 à Quiapo. En voyant les enfants se mêler aux activités, il a poursuivi : « Les enfants ressentent vraiment l’esprit de Noël, mais ce n’est pas tout. Cela nous fait tous prendre conscience de la vraie valeur d’avoir la paix intérieure et on n’y arrive qu’en commençant chez soi. »
Il y avait aussi d’autres projets comme cette action communautaire pour adopter un parc, ou adopter un mur historique, dans le cadre du concours de beauté Mister & Miss University ; ou bien encore la mission médicale de Boystown dans la ville de Marikina, une immersion communautaire avec distribution de cadeaux dans le Barangay 385, et un programme médical et dentaire gratuit. Mais le projet le plus important, le 11 décembre, a mobilisé des élèves d’écoles primaires et de lycées qui prenaient part à un grand nettoyage simultané de campus.