Le festival international pour la paix de Londres a rassemblé des ambassadeurs de paix de toute l’Europe, mais aussi d’Afrique et du Moyen-Orient. L’éventail d’activités proposé était plutôt vaste avec des colloques tenus dans les beaux quartiers mais aussi des projets sociaux dans les banlieues et un concert très remuant au ExCel Centre le 22 novembre.
Les travaux se sont ouverts le 20 novembre avec une session plénière à la Chambre des Communes autour du thème : « Nouveau Paradigme en temps de crise générale. »
Parmi les intervenants figuraient plusieurs représentants d’Europe, d’Afrique, et du Moyen Orient, sous la direction de M. Dave Anderson, député élu de Blaydon (nord est de l’Angleterre) qui venait de participer au festival international pour la paix au Kenya et qui a chaleureusement accueilli les délégués de plus de 50 pays. « Ceux qui veulent faire bouger les choses dans ce monde sont toujours les bienvenus dans cette Maison », a-t-il dit.
« Ce travail est des plus importants si nous devons trouver la paix », a précisé pour sa part dit le révérend Marcus Braybrooke, Président du Congrès mondial des fois, le premier intervenant. Nous devons répondre au vide moral qui touche notre société en plein cœur, et nous avons besoin de dirigeants dont l’humilité se reflète dans leur vie publique et privée. »
Plusieurs orateurs ont exprimé un sentiment d’urgence quant au besoin d’une approche nouvelle ou un nouveau paradigme pour un changement pacifique. M. Amjad Ali Majali, parlementaire jordanien, s’est dit vivement frustré par la lenteur du changement au Moyen Orient. « Nous devons faire un bilan franc et objectif des stratégies actuelles de paix dans notre région, a-t-il dit. Il nous faut bâtir une infrastructure pour la paix et nous devons désespérément enseigner à notre jeunesse la coexistence pacifique. En bref, il faut une nouvelle lune de paix »
« Nous sommes évidemment tous d’accord pour dire que la bonne gouvernance est désirable, a dit pour sa part S.E. Ahmed Kabbah, Président du Sierra Leone pendant huit ans jusqu’en 2007. Les dirigeants doivent toujours se dire qu’ils sont là pour servir le peuple, notamment leur équipe et leurs associés. Cela dit, faire de la bonne gouvernance un préalable absolu à l’octroi de soutien financier pour un développement pacifique n’est pas forcément la meilleure politique. »
La parole a ensuite été donnée à madame Ida Odinga ; épouse du Premier ministre du Kenya, M. Raila Odinga, elle-même préside la ligue des électrices du Kenya. « Le Kenya a vu de grands changements dans les dernières décennies, on est passés du régime de parti unique à la démocratie et au multipartisme, puis à la coalition gouvernementale actuelle. Mais après l’explosion imprévisible de violence post-électorale l’année dernière, nous réalisons que notre travail n’en est qu’à ses débuts. » Madame Odinga a aussi souligné que le travail de la Conférence Internationale de Dirigeants et le succès du récent Festival international pour la paix à Nairobi avaient aussi joué un rôle important pour stabiliser le pays.
Anton Rop, Premier ministre de Slovénie de 2002 à 2004, a parlé des nouveaux défis posés à la paix par l’actuelle crise financière générale. « Aujourd’hui le bien-être de pays entiers est menacé par ce que Warren Buffet a appelé des « armes de destruction financières massives », a-t-il dit.
Principal orateur de la session, le Dr Hyun Jin Moon a précisé : « La tâche de bâtir un monde de paix doit commencer avec des guides religieux et des personnes de foi. Mon père a toujours cru que Dieu opère à travers toutes les traditions spirituelles. Nous devons identifier, promouvoir, et célébrer nos nombreux principes communs et universels et travailler à créer une famille en Dieu, une famille à la fois. »
Conférence Internationale de Dirigeants
La Conférence Internationale de Dirigeants s’est déroulée dans la légendaire Palm Court Terrace de l’Hôtel Waldorf de Londres. Des hommes d’État chevronnés ont parlé de leurs expériences et abordé diverses situations de conflit, en espérant qu’une nouvelle génération de dirigeants profitera de leurs aperçus. Jan-Willem Bertens, qui fut ambassadeur des Pays-Bas en Amérique Centrale, a décrit le travail en coulisses pour apaiser les tensions et amener les parties en conflit à dialoguer. S.E. Alfred Moisiu, ancien président de l’Albanie, a parlé des différentes manières dont les personnes dans les Balkans ont travaillé ensemble pour dépasser les conflits historiques.
Parmi les autres orateurs, l’ambassadeur Makarim Wibisono, ancien président du Conseil des Droits de l’homme à l’ONU, et le révérend Marcus Braybrooke du Congrès mondial des Fois, ont parlé de l’élan spirituel derrière la création des Nations unies. Les jeunes représentants de six traditions religieuses ont parlé de la responsabilité particulière qu’ont les jeunes de dépasser les clivages créés par les différences rituelles, pour laisser la sagesse et les valeurs universelles de leurs religions et promouvoir les droits de l’homme et la dignité.
Une deuxième session est revenue sur la quête de valeurs communes en Europe tout au long de l’année 2008, désignée comme l’Année Européenne du Dialogue Interculturel. L’Iman Abduljalil Sajid, qui en est un des chargés de mission, a exhorté le public à chercher de nouvelles occasions d’échanges entre les différentes cultures.
Evénement principal
Au centre de congrès ExCel Centre, des expositions artistiques et des stands d’information ont attiré l’attention. Six ateliers thématiques se sont tenus en début d’après midi et vers 17 heures, les 3 000 places de l’auditorium ont été rapidement remplies, tandis qu’un millier de personnes supplémentaires suivaient le programme sur un écran géant dans une autre salle. Des musiciens de différents styles ont enchanté le public. En ouverture du spectacle, le mélange détonnant de tambours indiens et de cornemuse était une fusion audacieuse de rythmes asiatiques et européens. Davin Eaton a ensuite dirigé la section des cordes du Royal Philharmonic Orchestra afin de jouer la Symphonie simple de Benjamin Britten.
Puis le célèbre chanteur de soul anglais Ola Onabule et un chœur de la paix autrichien ont interprété avec lyrisme You Raise Me Up de Josh Groban. Da Vinci et sa formation New Generation, Dawud Wharnsby, Steve Balsamo et les Stories, la star du rap Chipmunk, et la chanteuse de R & B Patti Boulaye ont enchaîné des prestations de qualité.
C’est le Dr. Pieter Beelaerts van Blokland, un ancien ministre du gouvernement néerlandais qui a accueilli le Dr Hyun-jin Moon. Celui-ci a rapidement quitté la scène pour venir parler dans la foule en improvisant sur le thème « Une Famille en Dieu », un message qu’il a donné tout au long de l’année sur cinq continents. Il a appelé le public à s’engager sur la voie de l’unité interreligieuse, des valeurs familiales, et de la solidarité.
Ce discours fut suivi par une reprise de grands titres des Beatles. La musique s’est avérée irrésistible, et les gens de tous âges ont vite fait de quitter leurs sièges et de danser les uns avec les autres sur des airs mémorables. En guise de Hard Day’s Night, la soirée s’est plutôt conclue dans l’allégresse avec la nomination de nombreux nouveaux ambassadeurs de paix.