Honorer l’année internationale de la réconciliation
Saturday, June 20, 2009
Trois cent participants et des responsables de plus de 40 ONG ont assisté, dans la salle UNIDO, à l’un des plus grands congrès d’ONG jamais tenus dans l’enceinte des Nations unies de Vienne, marquant ainsi l’étape autrichienne de la Tournée Globale de la Paix 2009. Le thème « la réconciliation et le rôle des Festivals Internationaux pour la Paix », a attiré les ambassadeurs de plus de 20 pays ainsi que des diplomates chevronnés. L’événement a bénéficié du soutien du bureau de liaison des ONG à l’ONU de Vienne.
M. Peter Haider, secrétaire général du chapitre autrichien de la FPU, a lu un message du Premier ministre autrichien, M. Werner Fayman : « Les peuples de ce monde ont tous le droit de vivre en paix, et il faut être prêt à en assumer la responsabilité … On ne peut se contenter d’une situation négative en guise de destinée ; il faut au contraire travailler pour un monde meilleur sans violence ni injustice. Un événement comme celui-ci, notamment, crée une plate-forme pour ceux qui sont prêts à cela. Cette tournée mondiale de paix est donc une étape importante dans nos tentatives d’arriver à une paix globale et laisse espérer pour l’avenir. »
Le chœur de la paix de Vienne a interprété La Truite de Franz Schubert, puis Let there be Peace on Earth. Une nouveauté rafraîchissante pour le personnel de l’ONU, et qui tranchait avec l’aridité de ce genre de réunions.
La résolution 61/17 de l’ONU fait de 2009 l’année internationale de la réconciliation. Dans cet esprit, le Dr Christian Bruenner, professeur de droit constitutionnel, a animé une session sur ce sujet.
Les ONG de l’ONU ont un Comité sur la paix, présidé par le Dr Klaus Renolder. Ce dernier a parlé du succès de son organisation, l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, pour faire avancer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le comité préparatoire de l’organisation du Traité se situe dans le centre international de Vienne. Renolder s’est dit satisfait de l’appel récent du président américain Barack Obama à « libérer le monde des armes nucléaires. »
Madame Lilly Gundacker milite activement dans plusieurs commissions d’ONG à l’ONU de Vienne, notamment la Fédération des Femmes pour la paix mondiale dont elle a évoqué le projet de cérémonies de « ponts de paix ». C’est un moyen concret de réduire la distance entre les femmes et entre les hommes de pays ennemis.
A l’aide de photos, M. Stefan Maier, coordinateur de Caritas Autriche pour le Moyen Orient, a donné un aperçu vivant de son expérience avec les camps de paix internationaux pour les enfants du Moyen Orient. Chaque année depuis 1999, ils ont lieu dans un pays différent.
Madame Gudrun Kramer est la co-directrice de l’Institut pour la Transformation des Conflits et la Construction de la paix. Elle a évoqué son expérience de médiatrice dans les conflits au Sri Lanka depuis le Tsunami. Elle a expliqué qu’il a fallu une année entière pour trouver un moyen de bâtir des maisons au profit des victimes musulmanes, bouddhistes et hindouistes du désastre dans le même village. Le quotidien autrichien Kurier avait fait une campagne de dons pour ce projet.
La session s’est close sur un discours de Kairat Abdrakhmanov, ambassadeur auprès de l’OSCE du Kazakhstan, pays où coexistent plus de 20 nationalités. Dans la nouvelle capitale Astana, le Palais de la Paix et de la Réconciliation, en forme de pyramide, accueille tous les trois ans un congrès des dirigeants du monde et des religions traditionnelles.
Madame Zena Eggough est une figure de l’ONU de Vienne, impliquée notamment dans la Guilde des Femmes de l’ONU. Elle a présidé la deuxième partie de la conférence, où le Dr Young-cheol Song a montré comment la Tournée Mondiale de paix s’articule autour du thème : « Une Famille en Dieu ». Cette plate forme de coopération interreligieuse veut renforcer la famille et la culture de l’entraide. L’ONU « qui devrait aider le monde à vivre dans l’unité », a adopté une vision des choses totalement laïque, qui exclut la dimension spirituelle de l’expérience humaine.
Le Dr Leo Gabriel, un des membres fondateurs du Forum Social Mondial, a pour sa part évoqué les spéculations récentes de l’Académie des Sciences de Moscou, affirmant que cette crise pourrait avoir sur le capitalisme le même effet qu’eut la chute du mur de Berlin sur le communisme.
M. Pascal H., qui coordonne le Festival International pour la Paix en Autriche, a prononcé un discours de clôture dynamique sur la vision des jeunes pour faire de Vienne une ville de paix.
20 ans depuis la Chute du Rideau de Fer
Par Elisabeth Cook et Peter Haider, FPU-Autriche
La FPU-Autriche a tenu le 20 juin 2009 un colloque sur les « Vingt années depuis la Chute du Rideau de Fer » pour commémorer les événements historiques de juin 1989 qui abolirent les barrières entre le bloc soviétique et l’Europe occidentale. M. Istvan Horvath, ambassadeur de Hongrie en Autriche, a partagé ses expériences. Il était ambassadeur en Allemagne vingt ans plus tôt quand le ministre des affaires autrichien de l’époque, M. Aloïs Mock et son homologue hongrois Gyula Horn coupèrent symboliquement le rideau de fer à la frontière entre leurs deux pays, laissant les « touristes » est-allemands passer la frontière, contre la volonté du régime communiste de Berlin Est.
M. Csaba Mazak, autre diplomate hongrois, a décrit la coopération entre la Hongrie et l’Autriche pour hâter la Chute du Mur. Une vidéo résumant les événements de 1989 tels qu’ils furent présentés à la télévision fit revivre aux participants ces moments marquants.
La deuxième session était consacrée à l’expérience d’Autrichiens qui passèrent volontairement les années 80 derrière le rideau de fer dans le cadre de la « Mission Papillon ». Christine Segato qui coordonnait ce projet est revenue sur les expéditions aventureuses en plein cœur des pays de l’ancienne Union soviétique pour y introduire des livres saints et d’autres articles prohibés à bord d’un véhicule spécial.
Elisabeth Brandner a décrit son travail de guide touristique dans l’ancienne Yougoslavie, alors que Christian Zwerger a rappelé comment Dieu l’avait guidé en pleine Bulgarie communiste pour trouver la personne la plus à même de l’aider à répandre les idées d’une vie avec Dieu.
La dernière session s’est ouverte sur de la musique classique autrichienne suivie de deux morceaux pleins de charme du folklore roumain.
Une table ronde a rassemblé des étudiants d’Autriche et de pays d’Europe de l’Est autour de l’anthropologue russe Alexej Kloutschevsky et de M. Juraj Lajda, un éditeur tchèque. Ce dernier connut les geôles la Tchécoslovaquie communiste dans les années 1970 pour son appartenance au mouvement de l’unification réputé « dangereux ». Tous ont partagé leurs réflexions sur la Chute du Mur et ses implications sur l’Europe actuelle. En résumé, ils ont appelé chacun à chérir la liberté et à s’en servir pour renforcer les liens entre les pays d’Europe occidentale et orientale.
Un artiste coréen a offert un dernier chant, afin d’exprimer l’espoir que, vingt ans après la chute du rideau de fer, le rideau de bambou en Asie puisse tomber rapidement, surtout entre les deux Corées.
« Tous les peuples de ce monde ont le droit de vivre en paix, et il faut être prêt à en assumer la responsabilité … On ne peut se contenter d’une situation négative en guise de destinée » M. Werner Fayman, premier ministre d’Autriche.