« Une Famille en Dieu » sur le toit du monde
Friday, June 26, 2009
« Une famille en Dieu » a retenti sur l’Everest, le toit du monde. Bel endroit pour illustrer le slogan fétiche de la Fédération pour la Paix universelle (FPU) et son idéal d’inciter les religions à dépasser leurs sommets respectifs pour tendre vers le Créateur suprême. L’événement a aussi une portée politique, dans un Népal en pleine reconstruction. Le pays s’est donné une nouvelle constitution, et les ambassadeurs de paix de la FPU ont été de précieux sherpas pour baliser la route du pays vers sa loi fondamentale.
Notre expédition au Mont Everest était pour une grande cause : soutenir le gouvernement, unir tous les partis politiques et toutes les religions autour de la mission de rédiger une nouvelle constitution pour notre pays, et faciliter la paix dans toutes les nations. La FPU nous a énormément soutenus. Je sais que des gens priaient pour notre réussite.
Ce fut une période de grand défi pour nos alpinistes, nous avons littéralement risqué nos vies. Nous portions une bannière signée par les chefs de tous les partis politiques, les responsables du gouvernement et tous les guides religieux du Népal, en signe d’unité nationale et comme reflet de l’esprit de construction nationale. Tous ceux qui ont signé cette bannière doivent savoir et comprendre quel genre d’effort et de concentration a demandé cette expédition. Nous n’avons pas fait cela pour nous-mêmes mais pour l’avenir de ce pays.
Ce n’est qu’avec une très forte conviction du cœur – pas une demi-conviction, mais un engagement total – que nous avons mené à bien cette mission. Les responsables politiques devraient aussi avoir ce genre de zèle et de volonté de sacrifier jusqu’à leur vie pour l’avenir radieux du Népal.
Gravir l’Everest est généralement très onéreux. Un alpiniste étranger a d’ordinaire un sherpa comme son guide personnel qui l’accompagne sur tout le trajet. Avec beaucoup d’argent, on peut avoir trois guides personnels. Par-dessus le marché, il y a en général quatre ou cinq porteurs pour chaque alpiniste. Ils servent d’aides pour porter les équipements à l’ascension comme à la descente.
Notre équipe ne comportait que huit membres : cinq alpinistes, deux porteurs, et un cuisinier. Nous devions tout faire nous-mêmes. Et même en ce cas, seuls trois des alpinistes ont atteint le sommet.
Deux autres n’y sont pas arrivés. L’un avait la fièvre et de la migraine ; il est reparti juste en dessous du South Col, à environ 7 800 mètres. L’autre a eu froid et s’est mis à tousser. Il est redescendu à 8 000 mètres. Dans les deux cas, ce fut leur décision. C’était clair dès le départ.
Trois fois, j’ai failli redescendre. La première fois, j’ai presque renoncé après avoir quitté le camp de base N°3. Nous avions commencé la marche tôt le matin, alors qu’il faisait encore sombre. Après le lever du soleil, j’oubliai de mettre mes lunettes de soleil et continuai à marcher pendant plus d’une heure. La cécité des neiges me déchirait les yeux. Nous étions entre le camp 3 et le camp 4, à l’aiguille de Genève. Je voyais les gens mais ne pouvais les reconnaître. Je ne voyais que des images floues. J’avais très mal aux yeux et pleurais sans cesse. Quand nous avons attaqué le sommet à 20 :30 ce soir là, je me servais de ma lampe frontale, mais je ne voyais toujours rien d’autre que la corde et la personne devant moi. J’ai cru ne pas y arriver mais j’ai décidé d’essayer. « Allez, encore un pas, me disais-je, un pas après l’autre. »
Au lever du soleil, j’ai mis mes lunettes avec les lunettes de protection par-dessus. Mais j’avais toujours mal aux yeux. Après avoir atteint la cime, je suis resté une heure et suis revenu aussi vite que possible. D’habitude, la cécité des neiges ne dure que 24 heures, mais à midi, la douleur avait empiré. J’ai failli revenir au camp N°4, à South Gol, tant les yeux me brûlaient. Les deux autres alpinistes sont revenus plus tard, et nous avons tous passé la nuit au camp N°4. Le lendemain matin, j’allais mieux.
Nous venions d’entamer l’ascension vers le sommet, quand j’ai tenté une deuxième fois de renoncer. A la hâte, je m’étais habillé et avais posé ma réserve d’oxygène. Mes gestes restaient les mêmes que d’habitude, mais soudain, je n’arrivai plus à respirer correctement. J’inspirais de façon brève et saccadée. Nangyal, sherpa d’une autre expédition, était notre conseiller, et il a vite ouvert tout ce que je portais : mon casque, le masque et mes vêtements. Il a remis de l’ordre et je pouvais à nouveau respirer. Sinon, je n’aurais pas pu continuer.
La troisième fois, c’était à 8 500 mètres, tout près de ce qu’on appelle le « deuxième sommet ». En pleine ascension, mon alimentation en oxygène m’a lâché. Une valve de mon masque s’est obturée et l’oxygène n’arrivait pas. Je me suis dit : « C’est la mort, je vais mourir. »
Devant cette situation de vie et de mort, j’ai commencé à penser à mes parents et mon épouse. Mais je me suis décidé à poursuivre mon offrande pour la paix.
Nangyal est alors revenu ; il avait un masque en plus avec lui, et l’a posé sur moi. J’étais à bout mais il a dit : « Suis moi. Je m’occupe de toi. » Ses paroles m’ont vraiment encouragé et stimulé. Sans le soutien des Sherpa Da Galje et Nangyal et de leur équipe, nous ne serions pas arrivés au sommet.
Là haut, nous avons offert notre action de grâces. J’ai alors enlevé mon masque pour crier « une famille en Dieu ! » sur le toit du monde.
Le 20 mai 2009, trois alpinistes népalais ont gravi l’Everest pour dérouler une bannière qui disait : « expédition du Mont Everest pour une nouvelle constitution et pour la paix mondiale – 2009 ». Là où d’autres gravissent l’Everest pour l’aventure et la gloire, le but de cette expédition, faite au nom des ambassadeurs de paix de la FPU, était d’attirer l’attention du pays sur le besoin d’un travail en équipe et d’une unité qui dépasse les clivages politiques et religieux alors que la nouvelle constitution est en cours de rédaction. La bannière était signée par 25 responsables de partis politiques, neuf groupes religieux et par les fondateurs de la FPU, le révérend et madame Moon.
« C’est le premier projet de l’histoire du Népal qu’approuvent toutes les religion et tous les partis politiques », a déclaré M. Ek Nath Dhakal, le Secrétaire général de la FPU au Népal.
Le jour où ils atteignaient le sommet, les responsables politiques du pays étaient en réunion avec des parlementaires de toute l’Asie. Ceux-ci assistaient à la huitième initiative de paix de l’Asie du Sud afin d’apporter leur soutien au processus de paix dans le pays.