Nations Unies, Genève - La Fédération pour la paix universelle (FPU) a parrainé conjointement avec l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), la Mission permanente d'Indonésie auprès de l'ONU à Genève, et l'Alliance interreligieuse et interculturelle de Genève (GIIA), un important séminaire sur le désarmement aux Nations Unies à Genève. Elle a réuni des experts gouvernementaux, onusiens et des ONG en matière de désarmement, ainsi que les délégués du conseil interreligieux des jeunes de la GIIA, dont près de 70 étudiants des universités de Lausanne et de Genève.


Répondant à l'appel du Secrétaire général Ban Ki Moon « armes de destruction massive, nous devons désarmer » (« WMD, we must disarm ») lors de la Journée internationale de la Paix (IDP), ce programme interactif a été lancé dans le but de sensibiliser l'opinion sur les enjeux actuels du désarmement, de la non-prolifération et du contrôle des armements, afin de favoriser les discussions futures et les actions de la société civile, notamment par une coopération interreligieuse et interculturelle.

Le président de la conférence, le secrétaire général de la FPU, M. Heiner Handschin, ouvre la séance en expliquant le thème de cette année, dont le sigle se réfère également à des armes de destruction massive. Le monde est déraisonnablement surarmé et il devient de plus en plus inacceptable que les gouvernements du monde dépensent plus que jamais ces dernières années pour la défense et la sécurité nationale (1.5 Milliards US$).

Le discours d'ouverture a été prononcé par S.E. Amb. Dian Triansyah Djani, ancien président du commerce et du développement de la CNUCED, actuel vice-président du conseil des droits de l'homme (2009-2010), et candidat à la présidence de la conférence du désarmement, la seule instance de négociation de l'ONU concernant le désarmement qui se trouve à Genève.

Il a décrit la situation en Indonésie, la nation du monde qui a la plus importante population musulmane. Il a noté que le GIIA, conseil interreligieux du modèle des Nations Unies, correspond bien à l'esprit de l'Indonésie, avec sa grande tradition de tolérance entre les religions et de coexistence pacifique entre les différentes religions et communautés ethniques.

À la différence du point de vue du gouvernement, Mme Anisha Pabari, hindoue déléguée du GIIA conseil interreligieux du modèle des Nations Unies, a exprimé dans sa déclaration les espoirs de la société civile qu'un consensus pour démanteler les arsenaux d'armes sera bientôt trouvé. Elle a poursuivi en disant que ce qui est nécessaire, c'est que les dirigeants remplacent les stocks existants par les armes de la justice, qui peuvent et doivent remplacer la racine de l'insécurité et de la méfiance.

Les jeunes dirigeants, en particulier ceux de la sphère interreligieuse, peuvent être des catalyseurs pour accélérer ce processus en créant la paix et la coopération interreligieuses et interculturelles entre les communautés.

Le secrétaire général adjoint de la Conférence du désarmement (CD), M. Jarmo Sareva, qui est le nouveau directeur du bureau des affaires de désarmement à Genève, un expert renommé sur les questions de désarmement, a brossé un tableau très sombre, mais réaliste des impasses des dernières décennies du CD et des organismes connexes et il a évoqué la nécessité d'une relance et d'une réflexion sur ces questions importantes.

Il a mentionné que certains signes indiquent qu'il y a actuellement « un apport d'air frais » dans le débat, en particulier à travers la nouvelle administration américaine et l' intérêt croissant de la société civile pour les questions de désarmement.

Mme Christiane Agboton Johnson, directrice adjointe de L'UNIDIR, le principal co-sponsor de l'événement, a expliqué de manière très approfondie la question des « armes légères » : ce sont « les armes qui sont constamment utilisées partout dans le monde » et qui par leur nombre sont devenues des armes de destruction massive (ADM).

Elle a décrit les résolutions et les traités de l'ONU et les programmes de l'Institut destinés à stopper la prolifération et même à éliminer des quantités massives d'armes légères au cours des dernières décennies.

Elle a cependant signalé les nombreuses difficultés qui subsistent, notamment en raison d'une absence de normes dans les rapports nationaux sur les questions de désarmement. Le soutien à leur mandat de la société civile par le GIIA conseil interreligieux du modèle des Nations Unies a été très apprécié, avec une discussion de coopération renforcée.

Mme Susi Snyder, secrétaire générale de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, (LIFPL) une spécialiste et militante bien connue des questions de désarmement, représentant la société civile et les ONG, a montré de manière très vivante les méthodes par lesquelles la société civile peut avoir une influence sur la question du désarmement. En particulier, sur la question « brûlante » du nucléaire, elle a montré dans quelle mesure la société civile peut soutenir et faire accepter des efforts mondiaux en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération. Elle a décrit plusieurs exemples encourageants et très réussis de campagnes de la société civile pour le désarmement, comme Global Zéro, I CAN (Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires), les Maires pour la paix par le maire de Hiroshima, etc.

Représentant FPU International, le Révérend Dr. Hyun Joong Pak, théologien et chef religieux, ainsi que doyen de l'Académie Mondiale de la Paix, à Séoul en Corée, un Coréen lui-même, a su faire comprendre à l'audience la réalité troublante de la crise nucléaire actuelle dans son pays natal, la Corée du Sud, et la nécessité pour les chefs religieux et les dirigeants de la société civile d'appuyer les questions de désarmement de manière consensuelle.

Il a présenté un nouveau concept intéressant concernant la création d'un cinquième siège de l'ONU, en Asie, en rappelant aux participants que le continent asiatique, bien qu'ayant la plus grande population mondiale et des terres et des océans très étendus, n'a pas de siège onusien.

Il a suggéré que la zone démilitarisée du 38e parallèle, qui sépare la Corée du Nord de la Corée du Sud, pourrait être convertie en une zone de paix / parc de la paix qui pourrait devenir le siège des agences ou des conseils appropriés, notamment par exemple d'un conseil religieux de la paix, d'un conseil familial de la paix, d'un conseil du désarmement et même de l'agence des femmes qui est actuellement en cours de discussion.

Etant donné la situation géopolitique et les tensions dans cette région, ainsi que les fortes valeurs familiales qui prévalent en Asie et le travail remarquable des ONG féminines là-bas, cette proposition a suscité les applaudissements de l'assemblée.

Les observations finales du panel ont été prononcées par le ministre Jésus Domingo, ministre du désarmement et des affaires humanitaires de la Mission des Philippines auprès des Nations Unies à Genève et co-fondateur de la GIIA. Le ministre Domingo a souligné la nécessité d'une plus grande implication de la société civile en matière de désarmement et sur les autres questions qui sont restées ensevelies dans les couloirs de l'ONU.

Ministre Dr. Jésus Domingo, Représentant permanent de la mission des Philippines du désarmement et des affaires humanitaires de l'Organisation des Nations Unies à Genève - Suisse, co-fondateur de l’Alliance interreligieuse et interculturelle de Genève (GIIA)

Le conseil interreligieux, modèle des Nations Unies, et la coopération interreligieuse pour la construction de la paix en général permettront d'accroître la sécurité et la confiance mutuelle entre les communautés et autres parties prenantes. Il a insisté sur la nécessité pour les citoyens de prendre des initiatives créatrices et de devenir des spécialistes dans au moins un secteur du désarmement, comme les armes légères. De cette manière, les efforts internationaux de désarmement peuvent être soutenus et nos communautés peuvent être tenues informées. Min. Domingo a aussi parlé au nom du Bureau de la GIIA en appelant à une alliance plus large de la jeunesse, en invitant d'autres associations du modèles des Nations Unies dans la région de Genève et Lausanne à préparer ensemble des événements à l'ONU.

Après un débat animé, huit jeunes délégués de sept confessions différentes ont reçu des certificats d'ambassadeur de paix interreligieux, une manière de les encourager à poursuivre leurs efforts pour instaurer une paix durable dans le monde à travers la coopération et en surmontant les obstacles.