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Une classe de Belize avec les pairs éducateursCe que les jeunes ont déjà dû subir dans leur vie à Belize m’a choquée, peinée et stupéfiée. Et pourtant, les exercices du manuel Discovering the Real Me les ont accrochés.

Nous partions d’un clip vidéo intitulé « câlins gratuits » : c’est cet homme qui va au hasard des rues en offrant gratuitement des accolades à quiconque en est demandeur. Après avoir visionné le clip, on s’est dispersé dans la salle en s’exerçant à des accolades mutuelles – même les élèves qui ne voulaient pas se joindre ou trouvaient cela bizarre, étaient tout sourires. Ils étaient franchement hilares de bonheur – tout cela pour une simple accolade.

On a commencé à connaître les étudiants avec lesquels on travaillait. Beaucoup venaient de foyers éclatés ou d’une famille où les frères et sœurs étaient nés de deux ou trois pères différents. Certains d’entre eux avaient un frère ou une sœur décédés. Plusieurs avaient été abandonnés en bas âge ou avaient subi des violences ou des abus sexuels. C’était à se demander si je pouvais vraiment leur transmettre quelque chose. Ils en avaient tant bavé : qui étais-je donc pour aller leur enseigner quoi que ce soit ?

À force de pratique, on s’est senti plus à l’aise avec ces présentations. Perplexe, j’appréhendais la façon dont les étudiants prendraient des messages de ce type, mais je m’aperçus que nombre d’entre eux étaient contents de parler de ces sujets ! Ils voulaient savoir comment on fait pour pardonner aux autres ; ils voulaient savoir qu’ils peuvent choisir dans la vie et que leurs rêves peuvent prendre forme et qu’ils peuvent fonder des foyers heureux.

En particulier, quand nous avons abordé les effets secondaires émotionnels et spirituels des aventures sexuelles sans lendemain, je me disais qu’aucun d’entre eux ne serait disposé à m’entendre leur dire d’attendre le mariage pour avoir des rapports sexuels. Ils vont me faire les mêmes réponses que les jeunes Américains de mon lycée, à savoir que la pureté sexuelle et le contrôle de soi, c’est « de la religion et c’est dépassé. » À ma grande surprise, les gamins étaient nombreux à hocher de la tête en signe d’accord. Une fille est venue me voir à la fin du cours pour me dire : « Merci, ça m’a fait du bien d’apprendre ça. »

Nous avons travaillé dans quatre écoles différentes du district de la ville de Belize sous la direction du révérend Lynda Moguel, en charge de la formation du caractère pour la FPU à Belize. En tout, nous avons donné 22 présentations pour les Services d’aide à la jeunesse, la Formation pour l’avancement professionnel, l’Armée du Salut et la YMCA. Les sujets allaient de Valeur humaine et estime de soi à Mes objectifs d’avenir en passant par Amour ou simple flirt.

Quand on grandit aux États-Unis en ayant tout ce qu’il faut à portée de main tous les jours, on a tendance à oublier comment vit le reste du monde. Aller à Belize a été une piqûre de rappel pour moi – dans le sens que la plupart des gens dans le monde n’ont pas la chance que j’ai. Beaucoup de ces élèves avec lesquels on a travaillé ne pouvaient pas même lire et écrire à leur âge, ce dont je n’avais aucune idée. Nous avons tant de choses aux États-Unis et sommes tellement comblés, mais comme on dit : « Avec la bénédiction vient une grande responsabilité. »

Cette expérience me donne un vrai sentiment de responsabilité pour ces jeunes de Belize et un réel espoir qu’eux aussi peuvent avoir une vie heureuse et sans regret. Mes yeux se sont ouverts pour apprécier ce que j’ai, mais plus encore c’est mon cœur qui s’est ouvert.