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D. Traore: Communication au Sommet Mondial 2014

L’AFRIQUE FACE AU NOUVEAU PARADIGME
Communication au
SOMMET MONDIAL SUR LA PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT HUMAIN
SEOUL 9-13 AOUT 2014

English

Le thème que je souhaite aborder, dans la rubrique Paix, Sécurité et Développement Humain en Afrique portera essentiellement sur la crise que le Mali a connue tout au long des années 2012 et 2013. Une crise qui résume toutes celles connues en Afrique d’une façon générale : une crise caractérisée par la guerre au nord du pays contre des irrédentistes, des narcotrafiquants et des djihadistes, l’insécurité sur l’ensemble du territoire aggravée par une crise institutionnelle consécutive à un coup d’Etat militaire.

Jamais en cinquante-quatre ans d’indépendance, nous n’avions vécu, au Mali, une crise aussi aigüe et aussi profonde.

Les fondements de la nation étaient ébranlés. Les 2/3 de notre territoire étaient tombés aux mains des sécessionnistes, des djihadistes et des narcotrafiquants en quelques mois.

Des centaines de milliers de nos compatriotes ont pris la route de l’exil, certains en Algérie, en Mauritanie, au Niger voisins, et d’autres les villes maliennes plus au Sud comme Mopti, Ségou, Bamako.

Le processus de démocratisation fut stoppé par le coup d’Etat survenu en Mars 2012 engendrant bien d’autres comportements anticonstitutionnels et des pratiques de violence dignes d’un autre âge.

Cette crise aura duré près de dix-sept mois, de mars 2012 à septembre 2013 et il faudra le soutien et la solidarité de la CEDEAO, de l’Afrique toute entière et de la communauté internationale, singulièrement l’intervention salutaire de la France, pour en arriver à bout.

La guerre asymétrique dans laquelle excellent désormais nos agresseurs est devenu la nouvelle donne sécuritaire non seulement au Mali mais dans la région Afrique et au-delà.

Au Nord du Nigéria, malgré une armée forte de près de 200 000 hommes et un équipement sophistiqué, l’Etat peine face à Boko Haram, une force obscurantiste capable des pires violences.

Le Kenya qui bénéficiait d’une réputation d’ordre et d’efficacité est en train d’assister à la chute du tourisme, sa plus rentable industrie, à cause du terrorisme qui a pris racine en Somalie.

En Libye, les groupes qui s’affrontent sur des bases ethniques, régionalistes ou confessionnelles constituent aujourd’hui l’une des plus sérieuses menaces contre la stabilité de tout l’espace sahélo-saharien.

On pourrait continuer la liste. Mais ce qui est apparu de manière claire, compte tenu de la nature de ceux qui nous amènent la guerre et l’insécurité, c’est qu’aucun de nos pays pris isolement ne peut assurer la paix et la sécurité chez lui. Il nous faut nécessairement mutualiser nos moyens, tous nos moyens. Il nous faut une solution collective.

Ce qui est apparu également, c’est que les conséquences de la non paix et de l’insécurité ce sont des centaines de milliers de réfugiés, c’est l’arrêt des investissements nationaux et internationaux, l’arrêt des échanges économiques et commerciaux, l’école et la santé qui régressent, la corruption qui augmente etc, etc, bref c’est l’arrêt du développement et là on voit que là où il n’ya pas de paix et de sécurité il n’ya pas de développement.

Indiscutablement, l’Afrique, l’Humanité a besoin d’aller vers un nouveau paradigme garantissant la paix, la sécurité et l’épanouissement des peuples.

Il semble que le monde n’ait jamais été aussi riche, mais le fossé n’a jamais non plus, été aussi grand entre les minorités qui possèdent et les majorités qui peinent à gagner plus d’un dollar par jour.

Jamais, après la deuxième guerre mondiale, les avantages de la paix n’auront paru aussi évidents.

Mais jamais la paix n’aura été aussi malmenée, autant remise en cause par la violence même que constitue la pauvreté et la misère qui constituent un terreau fertile pour la guerre et l’insécurité.

Jamais les frontières de l’ignorance n’avaient autant reculé qu’en ce 21è siècle.

Jamais les doctrines obscurantistes et moyenâgeuses n’ont autant prospéré qu’aujourd’hui, avec leurs lots d’intolérance et de sang.

La raison de tout cela comme vous l’avez compris c’est le déficit de développement dans de nombreuses parties du monde. Il s’agit du développement au sens global du terme. Le non développement implique la violence, l’insécurité et la guerre et donc quand il n’y a pas de développement il n’y a ni paix ni sécurité.

Dans un monde qui offre tout et son contraire, l’Afrique doit se battre, avec la dernière énergie pour être au diapason des autres, elle qui connaît encore l’analphabétisme, la faim, la pauvreté, la maladie, la mauvaise gouvernance.

En effet on peut en quelques chiffres et faits situer le continent africain par rapport aux autres.

D’abord l’Afrique est le seul continent où, sur la foi des rapports des organismes spécialisés, la faim, au lieu de reculer, a plutôt progressé ces cinquante dernières années.

Pour le Programme alimentaire mondial, 66 millions d’enfants sont malnutris dont 23 millions pour la seule Afrique ; 24% de sa population sont sous-alimentés ; un enfant africain sur trois connaît des retards de croissance.

L’Afrique utilise vingt fois moins d’intrants que les pays industrialisés et dix fois moins que l’Asie.

Conséquence : les rendements agricoles par hectare stagnent dramatiquement en Afrique alors que la population augmente à un rythme qui engendre une demande sociale accrue source de conflits sociaux et de violence.

L’Afrique est aussi le continent dont les progrès, selon l’Unesco sont les plus lents en matière d’éducation.

Cette situation de non développement explique que les foyers de guerre et d’insécurité soient si nombreux en Afrique et nous démontre une fois de plus que l’absence de développement implique l’insécurité, la violence et la guerre.

Une condition nécessaire (je dis bien nécessaire, car elle n’est pas suffisante) pour notre développement en Afrique c’est encore une fois que nous unissions nos moyens, c’est l’intégration sous régionale, c’est l’unité. La notion de richesse et de développement est essentiellement une notion relative, elle se mesure à l’aune de la distance qui nous sépare des pays dits riches. Je vais schématiser le problème.

Supposons que le Sénégal vaille 100 et l’Allemagne 1000 la différence entre les deux est 1000 moins 100 = 900.

Le Sénégal à une croissance à 2 chiffres disons 10% et l’Allemagne mettons 5%.

Le Sénégal croit deux fois plus vite, mais au bout de l’année : Sénégal = 110 et Allemagne 1050. La différence est 940, elle à donc augmentée et le Sénégal devient beaucoup moins riche que l’Allemagne.

S’il s’unit avec 4 autres pays comme lui : Mali, Niger, Togo, Guinée ils ont 500 la différence avec l’Allemagne est 1000 moins 500=500 et au bout de l’année l’Allemagne a 1050 et le groupe 550 la distance est stabilisée. Et dès que le groupe intègre un sixième Pays la distance diminue car de 1000 moins 600=400 elle devient 1050 moins 660= 390

Donc si nous voulons rattraper les pays dits riches nous devons aller nécessairement vers l’intégration et l’unité Africaine.

Pour la paix et la sécurité en Afrique la solution est collective et pour le développement la solution est également collective, il faut dans les deux cas nous intégrer et nous unir et cela n’est pas surprenant car nous avons dit que sans paix et sans sécurité il n’ya pas de développement et sans développement il n’ya pas de paix ni de sécurité.

Et pour le mathématicien que je suis cela établit une équivalence logique entre Paix et sécurité d’une part et Développement de l’autre. Paix et sécurité d’une part et développement d’autre part sont des synonymes et en fait c’est cela la relation étroite que beaucoup d’orateurs ont soulignée

Il s’agit bien d’une condition nécessaire, nous en avons d’autres tels par exemple la démocratie, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance qui conditionnent aussi le développement et donc aussi la paix et la sécurité

Pour terminer je voudrais dire que la paix, la sécurité et le développement en Afrique et au moyen orient ne peuvent être comprises indépendamment du reste du monde.

Il faut se convaincre que la Paix et la sécurité dans le monde sont conditionnées par un développement global et équilibré de tous. D’où la nécessaire solidarité entre les peuples et les continents pour que tous nous puissions vivre dans la dignité et aussi heureux que possible sur cette si belle planète que nous avons en partage.