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Cette ONU qu’il faut réformer, quand un ancien membre de l’ONU s’exprime

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« Il faut réformer le Conseil de sécurité des Nations unies pour refléter la réalité du monde telle qu’elle est. » Le Dr Sukehiro Hasegawa, ancien représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU à Timor Leste, s’exprimait ainsi lors d’un forum en novembre 2007 qui réunissait des diplomates, des politiciens et des militants de la paix à Tokyo.

Le forum était organisé par le chapitre japonais de la Fédération pour la paix universelle, dont l’un des objectifs est la réforme de l’ONU. En particulier, la FPU se prononce pour une plus grande présence des autorités religieuses et morales dans la solution des différends internationaux, notamment la crise au Moyen-Orient.

En 37 ans de carrière au service de l’ONU, Hasegawa aura entre autres connu l’expérience de la violence et de la confusion en Somalie, au Rwanda et à Timor Leste. Son expérience personnelle en fait un des rares japonais habilités à parler des mérites et faiblesses de l’organisation internationale.

A maintes reprises, il s’est trouvé aux premières loges des conflits, la tragédie sous les yeux. Parmi les événements qui le hantent encore, il y a les tueries du Rwanda en 1994, où l’on estime que des centaines de milliers de civils ont perdu la vie, dont des femmes et des enfants très nombreux. Un diplomate rwandais qui assistait au forum a parlé de « l’échec complet des opérations de l’ONU. » Hasegawa a rappelé la réalité du terrain, expliquant que le Conseil de sécurité est très impliqué dans les opérations sur site en temps de crise : « On ne peut tout simplement pas obtenir les autorisations nécessaires du Conseil de sécurité en temps et en heure » a-t-il expliqué, évoquant des situations qui évoluent sans cesse. « C’est que, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité reflète les vues de groupes très divergents de cette planète. » Et pour que les opérations de paix de l’ONU soient plus efficaces, il a exhorté les dizaines de diplomates présents au forum, notamment plusieurs ambassadeurs en poste au Japon, à exercer une pression pour une réforme de l’ONU en général et du Conseil de Sécurité en particulier.

Les Nations unies sont actuellement engagées dans 17 opérations de maintien de la paix dans le monde, pour la plupart en Afrique et au Moyen-Orient. La plus récente est la mission mandatée au Darfour, dans le Soudan. 67 000 personnes de 103 pays sont mobilisées sous mandat de l’ONU.

Selon Hasegawa, qui enseigne désormais dans deux établissements universitaires dont l’université de l’ONU à Tokyo, le rôle de l’ONU dans le maintien de la paix a beaucoup évolué, en particulier depuis la fin de la guerre froide. Simples forces de désengagement dans la péninsule coréenne, les forces de maintien de la paix de l’ONU sont à présent appelées pour des missions variées (militaires, mais aussi humanitaires, d’urgence, de construction nationale) qui peuvent aboutir à empiéter sur la souveraineté des pays où elles opèrent.

Des heurts et des troubles déchirèrent Timor-Leste en 2006, après la décision du Conseil de sécurité de réduire les forces de maintien de la paix qui y étaient stationnées. Commentant cette expérience amère, Hasegawa a averti contre « un retrait prématuré des forces de sécurité » dans des zones qui sortent des conflits. En fait, a-t-il expliqué, « l’entraînement aux tâches de police est désormais une des priorités des activités de maintien de la paix de l’ONU. »

Le Japon fut admis aux Nations unies en 1956. Depuis, avec une diplomatie fidèle aux grandes lignes de l’ONU, il est devenu le deuxième plus gros bailleur de fonds de cette organisation internationale ; le gouvernement japonais n’a toutefois pas su rassembler un soutien international pour ses initiatives en faveur d’une réforme de l’ONU, à commencer par sa propre admission comme membre permanent du Conseil de sécurité.

Source : http://www.upiasiaonline