Vienne, Autriche - Le 11 mai 2015, complétant trois journées de célébration des 50 ans du Mouvement de l'Unification en Europe, une conférence a été organisée au bâtiment des Nations Unies à Vienne, en Autriche, sur le thème « L’ONU à 70 ans : Vers une résolution des tensions sur la péninsule coréenne ». La réunion était coparrainée par la Fédération pour la paix universelle (FPU), la Fédération des femmes pour la paix mondiale (WFWP), ACUNS Vienna, le Segye Times et Sun Moon University.
L'événement commémorait les 70 ans d'anniversaire de l'Organisation des Nations unies et les 70 années d'indépendance de la Corée, ainsi que les 60 ans du Traité d'Etat qui rendit à l'Autriche son indépendance suite à dix années d'occupation par les Puissances Alliées après la deuxième guerre mondiale. Ce traité avait été signé sur la base de la promesse que l'Autriche resterait un pays neutre - promesse qui permit à Vienne d'être désignée comme le troisième siège de l'ONU dans le monde et le deuxième en Europe.
La conférence visait à traiter de questions liées à l'avenir de l'ONU et à son impact sur la paix en Asie du Nord-Est. Dr Hak Ja Hak Moon, co-fondatrice de la FPU et de la Fédération des Femmes, donna l’allocution principale. Puis un groupe d'experts d'Europe et de Corée discuta du rôle accru que pourrait jouer l'ONU en Asie du Nord-Est, soulevant notamment les perspectives de création d'un cinquième siège des Nations Unies dans la péninsule coréenne. Exprimant la beauté de la culture coréenne, les enfants du Ballet folkorique coréen des Petits Anges enchantèrent le public d'un court spectacle culturel.
La conférence fut introduite par Mr. Peter Haider, président de la FPU-Autriche, qui anima la première session et mit en perspective les divers anniversaires commémorés à cette occasion. Mr. Jean-Luc Lemahieu, Directeur de la Division de l'analyse des politiques et des affaires publiques à l'ONUDC, salua ensuite le public au nom de l'Organisation des Nations unies. Il rappela que pour l'ONU, 2015 n'était pas seulement une importante année commémorative, mais aussi l'année du lancement d'une nouvelle campagne mondiale pour le développement durable. Il évoqua aussi plaisamment ses premières années en Corée en tant que jeune diplomate, pendant lesquelles il apprit à apprécier la culture coréenne.
Le Dr Thomas Walsh, président d'UPF International, passa en revue des efforts de paix significatifs dans l'histoire européenne moderne, du traité de Vienne qui suivit les guerres napoléoniennes à la Société des Nations après la première guerre mondiale, jusqu'à la création après la deuxième guerre mondiale des Nations Unies - dont le premier défi majeur fut la guerre de Corée en 1950. Il poursuivit en expliquant le rôle central que joue l'ONU dans la vision pour la paix mondiale des fondateurs de la FPU. Examinant diverses initiatives de paix lancées par le regretté Dr Sun Myung Moon, il souligna sa proposition, en août 2000, de mettre en place un conseil interreligieux aux Nations Unies, due au fait qu’il prévoyait le rôle crucial que joueraient les religions dans les conflits au 21e siècle. Il souligna également les nombreuses tournées entreprises par le Dr Hak Ja Han Moon à travers le monde afin de promouvoir les valeurs de la famille comme fondement d'un monde de paix.
Dr Hak Ja Han Moon, co-fondatrice de la FPU et de la Fédération des Femmes, donna ensuite son allocution. Elle souligna le rôle clé joué par l'ONU dans la Providence de Dieu. Se référant aux difficultés rencontrées par l'ONU pour créer la paix et l'harmonie entre les 193 nations membres, elle déclara que seule une perspective centrée sur Dieu permettrait d'atteindre cet objectif. « Un mouvement de révérence envers Dieu devrait avoir lieu à l'ONU », dit-elle, ajoutant que seul l'amour parental de Dieu est en mesure d'unir toute l'humanité. « Je souhaite que chaque être humain devienne un enfant de Dieu », conclut-elle, ajoutant que l'enjeu dépassait les tensions sur la péninsule coréenne, mais englobait le monde en conflit dans son ensemble.
La session se conclut par quelques chants internationaux des Petits Anges, cette troupe d'enfants bien connue au cours des 50 dernières années comme ambassadrice de la culture coréenne à travers le monde, et comme messagère de la paix à travers les arts. La beauté, la grâce et le talent exprimés par les jeunes filles coréennes, en particulier leur joyeuse interprétation de yodel autrichien, enchantèrent le public.
La session suivante avait pour thème : « L’ONU à 70 ans: Perspectives sur la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est ».
Mme Carolyn Handschin, Présidente de la Fédération des Femmes en Europe, ouvrit la séance en soulignant la proposition d’établir des « zones de paix » sous l’égide de l’ONU dans les lieux de conflits frontaliers faite par fondateur de la FPU, le Dr Moon, à l'ONU en l'an 2000. Elle souvela également la question de la création d'un siège des Nations Unies sur la péninsule coréenne, thème déjà abordé dans une conférence de la FPU en 2014 à l'ONU à Genève. Quatre conférenciers distingués, Ambassadeurs de Paix de la FPU, participaient au panel.
Dr Walther Lichem, ancien chef du Département des organisations internationales au ministère autrichien des Affaires étrangères, parla du rôle des « pays bons citoyens » dans la communauté des Nations Unies. Les « pays bons citoyens », dit-il, souvent en contradiction avec les grandes puissances, sont des pays dont les objectifs politiques ne sont pas axés sur des intérêts nationaux étroits et dont les intérêts en matière de sécurité ou de développement sont mieux servis par une loi internationale solide et le respect des droits humains, et fondés sur la solidarité et la construction communautaire. Notant le rôle croissant des « pays bons citoyens », parmi lesquels plusieurs pays européens, dans l’élaboration des objectifs de l'ONU, comme les objectifs du développement durable ou de la sécurité humaine, il nota que la Corée était en train de joindre ce groupe de pays au sein de la communauté internationale.
Dr. Willem Van Eekelen, ancien ministre de la Défense des Pays-Bas, parla des leçons que la péninsule coréenne pourrait tirer de l'expérience européenne après la deuxième guerre mondiale. Décrivant son expérience personnelle lors de l'unification de l'Allemagne, il souligna la sagesse de certains chefs d'État impliqués dans ce processus historique, qui surent saisirent l'occasion et pousser de l’avant le projet le moment venu. Notant les défis posés par la réunification de la Corée, il présenta quelques mesures positives qui pourraient être prises pour aider à l’ouverture de la Corée du Nord, et exprima son soutien à l'idée d'établir un siège de l'ONU en Asie sur la péninsule coréenne.
Prof. Park Heung-Soon, doyen de Sun Moon University Graduate School, en Corée, un expert sur la question des Nations Unies et de la réunification coréenne, examina certains des facteurs influant celle-ci. Il énuméra quelques défis, comme la méfiance accumulée entre le Nord et le Sud, l'imprévisibilité du régime nord-coréen ou les intérêts des puissants pays voisins. Selon lui, des leçons pourraient être tirées de l'unification allemande ou de l'ouverture politique récente de pays d'Asie comme le Vietnam ou le Myanmar. Se référant à la proposition de la présidente sud-coréenne d'établir un Parc de la Paix sur la DMZ, idée également proposée par le fondateur de la FPU, le Dr Moon, à l'ONU en l'an 2000, il expliqua que l'idée de créer un siège asiatique de l'ONU en Corée gagnait un certain soutien parmi les dirigeants et parlementaires sud-coréens.
Le dernier intervenant fut Mr. Humphrey Hawksley, correspondant de la BBC World Affairs, fondateur et ancien chef du Bureau Asie de la BBC à Pékin. Après quelques commentaires sur la politique britannique et européenne, il donna quelques remarques perspicaces sur l'intégration asiatique et les défis rencontrés par la réunification coréenne. Il souligna le manque de valeurs communes ou de vision partagée entre les nations asiatiques, source de conflits renouvelés, malgré les réalisations et la croissance économiques remarquables qui les caractérisent. Décrivant éloquemment les conséquences potentielles pour la région d'une chute dans le chaos de la Corée du Nord, il souligna le fait qu'il s'agit du pays le plus dangereux au monde, mais qu'il reste l’objet de peu d’intérêt des grandes nations. Il y aurait besoin, dit-il, qu'une ONG respectée, dont l'idéologie pourrait être différente mais dont les dirigeants les traiteraient en frères, puisse entreprendre un processus de discussion favorisant l'établissement d'un siège de l'ONU dans la zone démilitarisée entre le Nord et le Sud. Certes un grand travail serait nécessaire pour convaincre les autres nations asiatiques, mais c'est un projet qui en vaut la peine.