Paris, France - Face aux événements qui ont secoué la France début janvier et qui ont suscité un large débat sur les valeurs du « vivre ensemble », la FPU a organisé le 24 janvier à Paris un forum sur le thème : « Face à la violence : Dessinons une France plus libre et fraternelle ».

Chacune des deux sessions soulevait une question fondamentale liée au débat national, censée seMC prolonger par une série de discussions au cours de l’année. La première avait trait au dialogue interreligieux et au rôle des religions dans la paix sociale ; la deuxième, au rôle de la famille et de l'éducation dans la construction d'une culture de paix.

Plus de 80 personnes - Ambassadeurs de paix, nouveaux invités et bénévoles - remplirent la salle dont l’un des murs était décoré de l’image des saints ou des symboles des religions mondiales.

L'événement débuta par une cérémonie symbolique. Quatre bougies représentant le judaïsme, le bouddhisme, le christianisme et l'islam furent allumées tour à tour par un représentant de chacune de ces religions, qui ensuite lut un court extrait de ses textes sacrés. Les participants écoutèrent respectueusement, la cérémonie donnant ainsi un ton à la fois solennel et convivial à la réunion.

Le président de la FPU, Jacques Marion, prononça le message d'ouverture, rappelant la longue tradition de dialogue et d'activités interreligieuses établie par le Fondateur de la FPU,  Dr Sun Myung Moon. Il souligna l’importance de mettre en avant la famille, qui brillait par son absence du débat national sur les valeurs, comme le cadre naturel et privilégié du développement d’une personnalité altruiste, objet fondamental de l’enseignement religieux et valeur commune à toutes les religions.

La première session avait pour thème « Les spiritualités et la conscience nationale ». Le premier orateur fut Monseigneur Jacques Gaillot, évêque de Partenia. Évêque catholique, Mgr Gaillot est aussi un militant des droits humains, visiteur des prisons, bien connu pour son action contre toute forme d'exclusion. Il parla des valeurs spirituelles essentielles qui sont le soubassement de la solidarité sociale, touchant les participants par sa sagesse et son cœur.

Le deuxième conférencier fut M. Larbi Haouat, président de l'Association de solidarité pour l'intégration par l'éducation, la langue et la culture, membre du Comité des ONG à l'UNESCO. En tant qu'intellectuel musulman, il mit en perspective le débat sur la liberté d'expression, mais releva aussi la consternation des musulmans face à l’incompréhension dont ils sont souvent l’objet à cause des événements récents.

Laurent Ladouce, responsable du Centre culture et paix et chargé de la recherche à la FPU, donna ensuite une présentation sur les valeurs de base d'une nation de paix. S'inspirant de la tradition philosophique française, la plaçant dans la perspective de la philosophie de l'Unification, il exposa les principes de coexistence, de prospérité mutuelle et de valeurs universellement partagées qui sont la base d’une nation unie et fraternelle.

Beaucoup de questions furent soulevées dans le débat qui suivit, liées au débat actuel en France et à la "controverse Charlie". L'imam Achour, de la Mosquée Omar du 11e arrondissement de Paris, disciple du regretté grand mufti de Syrie Ahmed Kuftaro, vint à plusieurs reprises à la tribune partager le point de vue de l'Islam.

La deuxième session, sur le rôle de la famille et de l'éducation dans la construction d'une culture de la paix, fut présentée par les représentantes de la Fédération des femmes pour la paix mondiale. Mme Fatiha Bemmoussat, vice-présidente de l'Union des femmes musulmanes de France, parla avec émotion des événements récents et de la douleur qu'ils causaient dans les familles musulmanes. Elle rappela sa propre expérience des années terroristes en Algérie, touchant le public par sa sincérité. Mme Brigitte Wada, présidente de la FFPM en France, parla du rôle clé de l’environnement familial et de la façon dont les jeunes de familles dysfonctionnelles pouvaient se laisser entraîner dans la violence. Elle présenta la philosophie du développement du caractère à travers les « quatre domaines du cœur » - de l’enfant, de la fratrie, du couple et des parents, soulignant ainsi les divers niveaux d'interaction et de responsabilité au sein de la famille.

Jacques Marion conclut la présentation en présentant en insistant sur la nécessité d'une éducation du cœur et des normes comme base de l'éducation académique, le rapportant au débat ayant lieu dans le pays sur les « valeurs républicaines » enseignées à l’école, et soulignant le besoin d'éducation interreligieuse de la jeunesse française.

Cela conduisit à un débat très animé sur les relations dans la famille, le rôle des femmes dans l'Islam, le rôle du père dans la société actuelle, la relation entre mari et femme, etc. Les points de vue les plus divers furent partagés, passionnément mais toujours respectueusement.

La réunion se termina par un exposé des programmes prévus pour l’année. Une suggestion fut émise que les quatre domaines du cœur constituent un des thèmes centraux des ateliers de discussion mensuels, les valeurs familiales constituant une base commune essentielle des grandes religions du monde.