Dialogue Eurasie-Europe pour la paix
Sunday, December 7, 2014
Chisinau, Moldavie - Du 5 au 7 décembre à Chisinau, en Moldavie, s'est tenue une conférence intitulée "Dialogue Eurasie-Europe pour la paix". Devant un auditoire de 120 participants, dans un grand hôtel de la capitale moldave, la conférence fut ouverte par la Première Dame de Moldavie, Mme Margareta Timofti. D'éminents orateurs de Russie, d'Ukraine, de Moldavie, d'Autriche, des Pays Bas, de Grande-Bretagne et de Belgique assistaient également à l'événement.
C'était la quatrième rencontre d'une série de conférences Europe-Eurasie initiées à la demande du Fondateur de la FPU en 2011. La première eut lieu à Moscou en avril 2012 sur le thème du multiculturalisme; des représentants de haut niveau des deux régions y participèrent. Sur cette base, en octobre 2012, une grande conférence sur le partenariat entre l'Europe et la Russie eut lieu au siège de l'ONU à Vienne, en Autriche. La présidente du Parlement autrichien envoya un message d’accueil aux participants, l'ambassadeur de Russie en Autriche vint en personne donner son message et des conférenciers de renom prirent la parole pendant les deux jours de conférence.
En décembre 2013, sous le co-parrainage de la Mission permanente du Tadjikistan à l'Union européenne et à l'UNESCO et de plusieurs ONG, une troisième conférence eut lieu à Paris. À cette époque, la crise Ukrainienne venait de commencer. Bien que le premier président de l'Ukraine Leonid Kravtchouk ait dû annuler sa participation en raison de la révolution de la place Maidan, la Première Dame de Moldavie assista à la conférence, ainsi que des participants de premier plan du Tadjikistan, de Russie, d'Azerbaïdjan, de Moldavie, des pays baltes et de l'Europe de l'Ouest.
La crise en Ukraine a souligné l'importance et la pertinence de cette série de rencontres entre l'Europe et l'Eurasie. Le conflit sur le territoire Ukrainien s'étant aggravé et étant entré dans une dangereuse phase de stagnation dans la région de Donetsk, le siège de la FPU-Eurasie jugea bon qu'une quatrième conférence se tienne en Moldavie pour discuter d'un possible processus de réconciliation.
Tout comme l'Ukraine, la Moldavie se trouve au centre d'une lutte d'influence entre la Russie et l'Europe. À l’époque de la désintégration de l'Union soviétique, une partie du territoire moldave, la Transnistrie, a fait séparation et jusqu'à présent se trouve sous l'influence de la Russie. Depuis lors la situation politique en Moldavie est tendue, les factions pro-russe et pro-européenne se disputant le pouvoir au Parlement. Les récentes élections législatives du 30 novembre ont confirmé la majorité pro-européenne actuelle, mais par une faible marge.
Dans ces conditions, la quatrième conférence FPU de "dialogue Europe-Eurasie" suscitait aussi bien des attentes que des inquiétudes : la conférence serait-elle en mesure d'éviter une confrontation ouverte entre les participants russes, ukrainiens et moldaves ? La FPU-Eurasie invita d'éminent Ambassadeurs de paix de ces trois nations, qui vinrent dans un état d'esprit de dialogue, de sorte que, bien que chacun pût exprimer franchement ses positions, les débats eurent lieu en toute sérénité.
La conférence commença de façon informelle le 5 décembre au soir, par une rencontre avec les invités venus de l'étranger; ils furent accueillis par les responsables régionaux en charge de la FPU en Europe et en Eurasie.
Le 6 décembre au matin, la première session fut ouverte par la Première Dame de Moldavie, Mme Margareta Timofti, et par le responsable de FPU-Eurasie, M. Jin Hwa Chung. Le président international de la FPU, le Dr Thomas Walsh, animait la session. Dr Nicolae Osmochescu, de l'Université d'état de Moldavie, un ancien vice-ministre des affaires étrangères et ex-ambassadeur, axa son discours sur le rôle de l'ONU dans le conflit actuel. Mme Valentyna Yefremova, de la Fondation Culturelle d'Ukraine, parla ensuite avec passion de l'intégrité territoriale de son pays. La Russie était représentée par Dr Aslambek Aslakhanov, ancien président du comité des affaires internationales au Sénat russe et conseiller du président Poutine pour le Nord-Caucase. Il exprima un souci d’objectivité pour une solution au conflit, regrettant les positions extrêmes prises par les belligérants.
L'Europe était représentée par Dr Robert De Wijk, un éminent expert en géopolitique des Pays-Bas, fondateur du Centre d'études stratégiques de La Haye, ainsi que par Dr Leo Gabriel, directeur de l'Institut de recherche et de coopération interculturelles en Autriche. Ayant déjà des contacts personnels avec les deux factions en conflit en Ukraine, Dr Gabriel proposa qu'un dialogue de paix soit organisé en Moldavie entre les deux parties, ce qui naturellement suscita l'attention de l'auditoire.
La Première Dame de Moldavie écoutait attentivement chaque présentation et finit par assister à tous les débats de la journée. À cause de sa présence et de celle d’experts étrangers, ainsi que de l’importance du thème abordé, la télévision moldave couvrit toute la conférence, qui fit l’objet d’un rapport dans les nouvelles télévisées de mi-journée et du soir.
Chacune des quatre sessions incluait des orateurs de la Moldavie, l'Ukraine, la Russie et l'Europe. Parmi les autres Européens se trouvaient : M. Azim Ostowar, un jeune défenseur des droits humains aux Pays-Bas, qui parla de la situation des minorités en Europe; M. Jacques Marion, président de la FPU-France, qui parla du rôle du dialogue interreligieux et de la famille pour consolider la paix ; Dr. Walter Baar, un expert en démographie autrichien qui parla de l'évolution de la famille en Europe ; l'ambassadeur Robert Vandemeulebroucke, un diplomate en retraite du ministère belge des Affaires étrangères, qui donna en conclusion quelques exemples de réussite en matière de coopération interculturelle à travers le monde ; et Humphrey Hawksley, un correspondant chevronné de la BBC World Affairs, qui résuma les discussions par une évaluation très écoutée du conflit Ukrainien.
Parmi les intervenants russes se trouvaient : Dr Vladimir Petrovsky, un politologue du Conseil russe des affaires internationales, qui exprima brillamment sa vision sur l'avenir de l'Union eurasienne en formation ; Dr Sergey Kuchinsky, un membre du Conseil de l'Assemblée des peuples de Russie, qui parla du processus de dialogue interculturel en Russie ; et M. Sergey Suprunyuk, responsable de l'association Supermarathon pour la paix, qui donna un rapport sur leurs activités de « sports pour la paix », stimulant une demande des participants que des programmes semblables soient organisés dans l'Ukraine déchirée.
Les présentateurs ukrainiens comprenaient également Dr Victor Soldatenko, de l'Académie des sciences d'Ukraine, qui fit un exposé sur le processus actuel de gestion des affaires économiques dans son pays, ainsi que Dr Oleksandr Sagan, de l'Institut ukrainien d'études des religions. Les présentateurs moldaves étaient Dr Otilia Stamatin, une pédagogue respectée et associée de longue date avec la Fondation pour l'éducation et la FPU sur les programmes de formation du caractère, qui parla de la question ethnique en Moldavie ; Dr Vasile Capatana, parlementaire et membre de l'Union des écrivains de Moldavie et de Roumanie ; et Dr Pavel Cerbusca, directeur adjoint du lycée de l'Académie des sciences de Moldavie, qui avait invité ses meilleurs étudiants à la conférence ; deux d'entre eux conclurent la journée avec un bref rapport, en anglais, sur leurs activités d'études de paix.
Le public participa activement aux débats, réagissant parfois avec émotion aux exposés des présentateurs russes dont ils discutaient les opinions. Cependant, à la fin d'une longue journée, tout le monde convint que le dialogue pour la paix avait été utile et fructueux. Dr Thomas Walsh conclut la journée en exprimant son appréciation pour le niveau élevé des débats, et donna un aperçu de la vision et des activités de la FPU à l'appui du processus de paix ; il rappela notamment l'importance du dialogue interreligieux et de la coopération entre dirigeants religieux et politiques.
Une cinquième conférence de dialogue Eurasie-Europe est prévue en Europe en 2015.