Amener les principes de paix en Iraq
Wednesday, June 25, 2008
J’étais auxiliaire médical, et j’ai vu des combats pendant les guerres de Saddam. Les caprices de ce dictateur m’ont valu d’être condamné à la prison à vie. Si j’ai réussi à l’éviter, et d’autres aussi, c’est que les prisons étaient engorgées ! Au moment de dormir, on devait s’allonger sur le sol et s’emboîter comme les pièces d’un puzzle. Pas un centimètre carré de libre. Sorti de prison, on n’était pas libéré pour autant : une lourde surveillance s’exerçait.
Comme tous en prison connaissaient mon caractère et ma philoso¬phie, j’étais une menace pour le régime. Je devais rendre des comptes tous les quinze jours, et les visites surprises n’étaient pas rares. À l’école, mes enfants passaient pour les engeances d’une famille de traî¬tres. Je ne saurais décrire adéquatement les sévices infligés sous mes yeux à tant de collègues irakiens de cultures et de religions variées.
Quitter mon pays revenait à quitter tous mes proches et mes biens. Cela aurait été une des choses les plus difficiles à faire s’il n’y avait eu cette voix ferme dans ma tête qui me donnait courage : « Tout va bien se passer. » Le récit de notre arrivée aux États-Unis atteste que Dieu guide nos vies.
Nous avons gagné Istanbul en Turquie : nous avions entendu que c’était une porte d’entrée pour d’autres pays. Mon frère, qui vivait en Angleterre, avait préparé des documents pour que notre famille s’y installe. Nous avons attendu deux ans à Istanbul. Je me sentais sans espoir, essayant de subvenir aux besoins de ma jeune famille. Chaque semaine, je me présentais aux bureaux de Caritas. Un jour, une Française de l’agence m’a demandé : « Pourquoi ne pas aller aux États-Unis ? » Je lui ai dit que cela tenait de l’impossible rêve, mais elle m’a dit de revenir le mardi suivant. Pour moi, ça ne tenait pas debout qu’une Française travaillant avec une agence du Vatican puisse m’inciter à aller aux États-Unis où je ne pouvais compter sur personne.
Le mardi, je fis plusieurs kilomètres à pied sous une pluie battante, pour aller au bureau de Caritas, me disant que des milliers de familles étaient plus qualifiées que la nôtre pour aller aux États-Unis, où nous n’avions ni parenté ni caution. Mon épouse avait mis sur moi un lourd imperméable, m’avait tendu un parapluie et m’avait mis dehors.
Quand suis arrivé au bâtiment, mon agent m’a dit avec le plus radieux sourire : « Félicitations ! Vous partez pour les États-Unis ! » Je n’en revenais pas. Je me suis mis à la remercier tout en sachant que ce n’était pas suffisant. Et malgré une météo qui restait épouvantable, j’ai regagné mon domicile avec les sentiments les plus merveilleux. Au bout de quelques mois de démarches, nous étions en route. Je suis donc ici pour des raisons qui me dépassent.
Je crois que la philoso¬phie de la FPU peut amener une paix durable dans mon pays, au Moyen-Orient, et en définitive dans le monde. Après avoir suivi la Conférence internationale pour dirigeants à Hawaii, il m’est apparu clairement que mes rêves de jeune homme m’avaient préparé pour cette époque de ma vie. Vivant dans le pire des enfers imaginables, j’avais rêvé du jour où toutes les bonnes personnes, quelle que soit leur religion, vivraient ensemble en paix. Si mon esprit avait eu des doutes que cela puisse se faire, la FPU les a dissipés.
Je me suis fixé de retourner à Dohuk pour y nommer des Ambassadeurs de paix parmi mes amis et des dirigeants communautaires. Dohuk connaît à présent le régime semi autonome du gouverne¬ment régional du Kurdistan (GRK). Arrivé le 11 septembre 2007, j’ai nommé en tout premier M. Patros Jajo, commissaire du GRK et membre du haut conseil des chrétiens. M. Jajo est un homme humble, très aimé dans la région et vénéré en héros pour avoir sauvé des vies nombreuses et des familles entières. Quand j’ai partagé avec lui les cinq principes des Ambassadeurs de paix, Patros était si ému qu’il a dit : « C’est le mouvement qu’il nous faut. » Au milieu de son emploi du temps chargé, il s’est mis tout de suite à me présenter des responsables locaux, à commencer par M. Mohamed Mohatra, directeur régional du parti démocratique du Kurdistan.
Il m’a accompagné presque chaque jour et m’a aidé à me déplacer. Quand j’expliquais les cinq principes, tout le monde comprenait que ce n’est pas une autre religion ou un point de vue politique mais un mouve¬ment capable de réunir les gens. J’ai pu parler à des centaines de personnes pendant les 80 jours de mon séjour en Iraq, et alors que ce nouvel idéal se répan¬dait, la radio et la télévision en ont parlé.
Après deux semaines à Dohuk, Patros s’est mis à appeler ses amis loyaux et ses relations dans le GRK à Arbil. Parmi les dirigeants du GRK, une femme m’a beaucoup inspiré, Mme Shirting Fatah Amedee. Son travail pour faire avancer les droits des femmes est bien connu. Qu’une femme de son rang, qui a une telle popularité, montre autant de compassion pour les autres et d’humilité, m’a ému. Elle a voyagé pendant quatre heures pour me rencontrer à Dohuk. Elle s’est montrée très attentive quand j’ai partagé avec elle la philosophie du Dr Sun Myung Moon et les cinq princ¬ipes de paix. « Ces cinq principes sont déjà en moi, a-t-elle répondu. Nous les attendions. » La semaine suivante, elle m’a présenté à des ministres du GRK.
Le président du parlement du GRK, M. Adnan Mufti, a été intrigué par la philosophie de paix et particulièrement le programme de formation du caractère. Je lui ai expliqué de mon mieux qu’il faut des générations de formation du caractère pour arriver à la paix durable dans le monde. Il m’a recommandé de prendre rendez-vous avec M. Dilshad Mohammad, le ministre de l’Éducation. Les deux semaines à Arbil m’ont permis de rencontrer de nombreux membres du parlement et d’autres dignitaires du GRK.
J’ai rencontré des gens de presque toutes les reli¬gions et tous les partis politiques et partagé avec eux les principes enseignés par le Dr Moon. Tous ont été reconnaissants et émus de recevoir les principes. Nous continuerons à développer la FPU avec une belle ardeur.
David Mikho, un Ambassadeur de paix, vit à Sterling Heights, Michigan avec son épouse Leyla et leurs cinq enfants. David est membre de la société irakienne des droits de l’homme aux États-Unis.