N.P. Jain - un amour d’Ambassadeur de paix
Wednesday, June 25, 2008
Mon père est diplomate de profession. Mais c’est avant tout un vivant exemple d’intégrité et de maturité. Il en faut pour promouvoir la paix. Un leitmotiv traverse sa vie : la certitude que la non-violence est un outil puissant pour arriver à la paix durable aux plans individuel et collectif. Ses hautes fonctions d’ambassadeur de l’Inde auprès de l’Union européenne et des Nations unies, au Népal, au Mexique ou en Belgique n’ont pas empêché mon père de garder son humilité. Devenir Ambassadeur de paix de la Fédération pour la paix universelle, fondée par le Dr Sun Myung Moon couronne le zèle de toute une vie pour la paix. C’est aussi un nouveau défi.
La FPU précise que la paix commence en soi, par une bonne entente de l’esprit et du corps. Conquérir le corps et en faire une « ambassade de paix » est donc la première étape. Vivant à l’étranger pendant plus de quarante ans, mes parents ont connu toutes sortes de continents, de cultures et de civilisations. Garder les préceptes exigeants du jaïnisme tout en vivant dans des cultures si diverses fut un défi de tous les instants pour eux.
Mon père aimait rapporter cette anecdote : Alexandre le grand venait de conquérir l’Inde quand il tomba sur un jain muni (moine). Intrigué de voir le moine attirer de grandes foules admiratrices partout où il allait, alors que les gens craignaient l’Empereur, Alexandre demanda au moine : « Qu’as-tu donc que je n’ai pas ? » Le moine répliqua : « Je ne prends jamais rien ; j’ai renoncé à tout. J’enseigne donc à mes disciples à donner de plus en plus et prendre de moins en moins. Tu as toujours pris aux autres mais sans rien leur donner. »
Donner et non pas prendre, voilà bien l’esprit qui a guidé mon père toute sa vie ; élevé dans une famille de la classe moyenne, il s’est hissé à des positions élevées en restant fidèle aux règles éthiques de la philosophie jain, « Vivre et laisser vivre. » La non-violence imprègne ses pensées, ses émotions, sa démarche intellectuelle. Ses croyances, son caractère et sa formation intellectuelle l’ont formé à pratiquer la paix. Le mérite en revient au moule culturel profondément religieux transmis par ses parents.
La famille comme école de paix holistique
Le mariage et la vie de famille ont révélé à mon père de nouvelles dimensions de la paix. Ma mère lui est d’un grand soutien. Son courage rassure mon père dans les temps de crise. La progression de mon père dans la vie lui doit beaucoup. Attentionnés aux besoins de leur famille, mes parents ont en outre aidé et soutenu les gens de l’entourage et de la société.
En ce moment, tous deux mettent beaucoup d’énergie à reloger des villageois touchés par les barrages hydroélectriques qui se construisent sur le fleuve Narmada au Madhya Pradesh, un État de l’Inde centrale.
La paix commence avec la certitude de la vérité, c’est ce que l’expérience et la sagesse de nos parents nous ont enseigné. L’introspection joue ici un grand rôle. En intégrant la puissance du corps, de l’esprit, de la foi dans la prière, nous atteignons la paix globale et l’harmonie. Le vrai bonheur vient en découvrant cette paix globale et en l’étreignant de tout son cœur, de tout son esprit et de toute son âme. Pour mon père, vivre en paix n’est pas une destination mais un voyage. Il a choisi de vivre pour les autres en faisant de la paix la mission de sa vie.
Mon père est pour moi la vraie référence de la paix. Je peux sentir ses vibrations positives dans mon cœur, mon esprit et mon âme. Inspirée par le soutien inconditionnel de mon père, je désire ardemment suivre ses traces et devenir une Ambassadrice de paix.
De la famille élargie à la « famille humaine en Dieu »
Le patrimoine culturel indien voit la famille comme vasudhev kutumbkum, autrement dit : « le monde entier est une grande famille. » Le Dr Jain pratique ces vertus. Fort d’une foi profonde et d’un esprit public, mon père ne peut que souscrire au slogan de la FPU : « l’humanité : une famille unie en Dieu. » Le Dr Moon est un apôtre moderne de la paix : il énonce une éthique sociale modelée sur les valeurs familiales d’interdépendance, d’amour mutuel, de bienveillance et par-dessus tout d’altruisme.
Quand il travaillait pour les Nations unies, le Dr Jain a défendu tout autour du globe de bâtir la paix. Convaincu qu’avec un puissant mouvement de la paix, le monde peut être sauvé et que la non-violence est plus puissante que les missiles nucléaires, il a mobilisé les pays en voie de développement pour défendre leurs intérêts lors de la crise pétrolière de 1973. Il était de la conférence de l’ONU sur l’environnement humain à Stockholm en 1972. Mme Indira Gandhi, Premier ministre de l’Inde, y lança aux délégués sa fameuse interrogation : « La pauvreté n’est-elle pas le plus grand de tous les polluants ? » Tous les pays développés doivent aider les pays en voie de développement à faire reculer la pauvreté. Il faut répandre l’harmonie et le bonheur dans l’univers, quels que soient la couleur, le sexe, la langue, l’histoire et la religion, et malgré les différences sociales et culturelles. Notre bien-être futur passe à la fois par un nécessaire réveil spirituel de chaque âme humaine et par la paix au niveau global.
Le Parlement des religions du monde se tint à Chicago en 1993. Le Dr Jain y découvrit que les religions étaient toutes axées sur la paix, la compassion, l’harmonie et la fraternité. Il s’agissait d’apprendre comment nous pouvons les unir pour former une « société globale ». Dans la sagesse indienne, le chemin vers la paix passe par la non-violence (ahimsa), le non-absolutisme (anekant) et la non-possession (aparigraha). Aux individus et aux collectivités d’être cohérents et d’œuvrer ensemble pour créer une synergie pacifique dans le monde. Le temps est venu d’allumer une étincelle en chaque âme humaine pour répandre mondialement le message d’une « culture de non-violence et de révérence pour la vie. »
En voyant les choses de l’intérieur, nous avons tous un espoir de paix mondiale. La paix intérieure a une grande valeur ; elle nous donne une sensation de bien-être et nous fait comprendre tout ce que représente un artisan de paix. L’abnégation est la meilleur alliée de la paix pour l’humanité. Un « engagement pour la paix » doit se faire dans notre for intérieur, dans notre esprit, puis la paix doit se traduire dans nos actes. Cela renforcera une culture de paix dans le monde pour promouvoir la paix par la non-violence dans tous les segments de l’entreprise humaine.