J.F. Quiroga: ¡Viva la Intégración ! dans l’Amérique latine
Thursday, May 1, 2008
Une séance aux côtés de Felipe González, c’est un vrai bonheur. J’ai connu l’ex Premier ministre d’Espagne quand il était un simple ministre de gouvernement, et je lui ai dit alors que quand j’aurais mûri, je voulais être comme Felipe González. Je ne suis pas arrivé jusque là, mais je me réjouis d’être assis près de lui.
Je salue cette rencontre, cette riche combinaison de nations de cultures et d’âges, d’intellectuels et de responsables sociaux et politiques ; je crois qu’il n’y a jamais eu de réunion aussi riche que cette rencontre hémisphérique parrainée par la Fédération pour la paix universelle. En ce premier jour de mai, je voudrais reprendre le mot de l’ambassadeur Shapiro : « Vive l’évolution ! » J’ajouterais : vive l’intégration de nos pays et de nos peuples pour pouvoir travailler ensemble.
Les peuples de nos pays ne doivent pas perdre leur citoyenneté quand ils fuient vers les États-Unis ou l’Europe pour améliorer leur situation économique. Nous sommes tous des êtres humains. Les droits civiques et l’intégration n’ont pas de frontières. Si le discours du Parti Républicain sur l’immigration se poursuit encore quelques mois, le mur entre les États-Unis et le Mexique dépassera les 40 mètres de haut.
On me demande qui est mon favori pour les primaires américaines. J’attends un président qui peut s’occuper de l’immigration. Mais l’immigration n’est pas un problème touchant les ressortissants des Caraïbes et de l’Amérique latine aux États-Unis ; ça touche aussi à la façon dont nous traitons les Boliviens en Argentine et les Nicaraguayens au Costa Rica, les Paraguayens en Espagne. Pourquoi ne pas pratiquer ce que nous prêchons ? Nous demandons à l’Espagne et aux États-Unis de bien traiter les immigrants, mais nous ne sommes pas prêts à le faire dans nos pays.
Je me dis que le potentiel économique des versements – les travailleurs qui envoient de l’argent des États-Unis en Amérique latine— est immense. C’est un énorme potentiel pour le développement économique de nos pays, qui devrait faire partie de l’agenda de l’intégration. Je vais lutter contre le trafic de drogue, je vais travailler sur des accords commerciaux. C’est une initiative pour les Amériques, et peut-être que dans ce processus nous demanderons à Felipe González de nous aider. Les Européens lui ont demandé d’ébaucher un nouveau plan pour l’intégration économique de l’Europe, alors pourquoi ne pas lui demander de nous venir en aide ?
En conclusion, il y a certaines menaces et quelques grandes opportunités. Nous devons créer un agenda pour l’hémisphère. Il devrait à mon sens reposer sur des valeurs partagées. Nous avons de belles montagnes des Andes, et en gravissant ces montagnes, nous voyons le soleil briller — comme l’économie — s’il fait beau, alors nous nous sentons grands. Le choses les plus importantes que nous devons ramener de ce sommet sont des accords. Il nous faut développer un agenda d’intégration.
Ne vous servez pas des pauvres pour atteindre le pouvoir. Nous devons changer les conditions sociales sans haine ni revanche. Nous devons nous intégrer pour que notre pays puisse s’améliorer et se développer. Nous protégerons nos libertés. Ne faites pas un millefeuilles de lois avec une montagne de régulations qui étouffent l’esprit. Il nous faut avoir l’ouverture, le dialogue religieux, l’intégration religieuse, l’intégration économique, et l’intégration politique. Même dans nos pays, nous ne parlons pas tellement de ces choses aujourd’hui.
Le président Sanguinetti disait hier que l’esprit déplace les montagnes. Je suis heureux si l’esprit et les valeurs partagées nous aident à franchir les sommets. Merci beaucoup.