C. Shapiro: ¡Viva la Evolución ! dans l’Amérique latine
Thursday, May 1, 2008
Aujourd’hui je veux vous proposer un nouveau slogan pour l’Amérique latine : non pas ¡Viva la révolución ! mais ¡Viva la evolución ! C’est en effet, je pense, ce qui s’est passé ici, et nous autres dans le monde développé n’y avons pas prêté attention. Pour autant que les media aux États-Unis traitent de l’Amérique latine, ils ont tendance à privilégier Fidel Castro, Hugo Chavez—des personnages pittoresques qui font l’actualité. Mais alors même que le public aux États-Unis ne s’intéressait pas assez à l’Amérique latine, elle était le théâtre d’importantes transformations.
L’Amérique latine et les Caraïbes ont joui d’une croissance économique soutenue, avec en prime un renforcement et une consolidation de leurs institutions démocratiques. Le Brésil est le plus grand pays d’Amérique latine, avec une des plus fortes économies du monde. En 2007, sa croissance économique a dépassé les 5%, attirant près de 35 milliards de dollars de nouveaux investissements étrangers. Le Mexique a eu une croissance de 5 % l’année dernière. Malgré une économie plutôt modeste, le Chili a aussi eu une croissance de 5 %, mais la réduction de la pauvreté y est la plus forte. Quand la démocratie fut restaurée en 1990, 47 % des citoyens chiliens vivaient sous le seuil de pauvreté au Chili. En 2006, le taux de pauvreté y dépassait à peine les 13 %. C’est extraordinaire. C’est rapide, et on en a besoin dans toute l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le Brésil, le Mexique, et le Chili sont évidemment très différent l’un de l’autre. Ils ont leurs propres caractéristiques, et la raison de leur bonne tenue est qu’ils partagent une politique économique et sociale cohérente et stable. Depuis 1990, le Chili a eu quatre présidents différents. Depuis 1992, le Brésil a eu deux présidents, de bords politiques différents. Depuis 1995, le Mexique a eu trois présidents différents et deux partis très différents ont dirigé le gouvernement.
Au Brésil, au Mexique, et au Chili, les classes moyennes frôlent les 50% de la population. Quand j’en parle dans nos débats aux États-Unis, je dis que nous devons les comparer à l’Espagne, l’Italie et la Grèce de la fin des années 1960 et du début des années 1970 quand elles étaient au seuil d’un grand saut en avant tant dans leurs économies que dans le développement démocratique.
Je suis convaincu que le Pérou, la Colombie et le Panama vont arriver à reproduire ce qu’ont fait le Brésil, le Mexique et le Chili. L’année dernière, la croissance était de 7,8 % au Pérou, de 7,2% en Colombie, et le Panama faisait un extraordinaire 9 %.
Il est clair que les États-Unis ne peuvent se prévaloir de qui s’est passé dans ces trois pays, encore que nous y avons notre part. Et les États-Unis ne peuvent manifestement pas résoudre les problèmes de chaque pays. Seuls les citoyens de vos pays sauront résoudre ces problèmes. Mais nous pouvons aider. L’Union européenne peut aider. Les accords commerciaux servent à cela.
Charles Shapiro est le Coordinateur en chef du Groupe de Travail pour les accords de libre échange de l'hémisphère occidental, Département d'État des États-Unis