Trois mille ans d’histoire sont gravés dans la pierre au fin fond des forêts tropicales humides de l’ouest du Belize. La civilisation Maya nous a légué ses anciennes pyramides et ses hiéroglyphes complexes. Le Dr Hyun Jin Moon aura eu un aperçu saisissant de leurs dons prodigieux. Sa tournée dans six pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud avec une équipe internationale comportait une série de sommets sur la bonne gouvernance. Le Dr Moon, qui co-préside la Fédération pour la paix universelle (FPU) et préside la Fédération des jeunes pour la paix mondiale (FJPM), visitait avec les cadres de ces organisations le Belize, le Costa Rica, le Panama, le Pérou, l’Uruguay et le Brésil.
Dans la délégation se trouvaient aussi le Dr Thomas G. Walsh, secrétaire général de la FPU et les responsables de la région : le président Jung Soon Cho, et son Secrétaire général régional M. Alejandro de Souza. Ils ont rencontré des parlementaires, des chefs d’Etat, des activistes de la société civile, et différents leaders de la jeunesse, pour promouvoir une « Vision pour les Amériques. »
« Dans ce monde, les guerres de religion ne sont pas à écarter, a déclaré le Dr Moon. Le message d’une famille en Dieu qui fut semé voilà 2 000 ans, me semble désormais destiné à toute la planète. Et cela peut se faire à partir de cet hémisphère qui a été désigné et oint par Dieu pour mener à bien cette mission. »
Une prodigieuse diversité caractérise l’Amérique latine et les Caraïbes. Le dynamisme culturel et les ressources ne manquent pas, loin de là. Mais des problèmes endémiques, legs de la dépendance coloniale et d’une instabilité politique chronique, minent la pleine intégration de la région dans l’économie globale. Le crime violent et l’insécurité sont des problèmes aigus pour les décideurs politiques et les citoyens, alors que la pauvreté générale et la stagnation économique nourrissent la corruption et le cynisme politique. Les jeunes leaders joueront un rôle clé pour passer d’une culture de dépendance à un esprit de service public, de collaboration, et d’opportunité.
Autre frein au développement en Amérique latine : la division Nord-Sud. Le Dr Moon défend une culture de la paix « américaine » au sens le plus large, qui vienne en aide aux moins bien lotis.
Belize
Le 13 avril, le groupe est arrivé au Belize, petit pays d’Amérique centrale. Les 300 000 habitants à peine y ont un bon niveau d’éducation et de développement économique, mais les problèmes sociaux se font sentir : éclatement de la famille, SIDA, toxicomanie.
« Ce n’est pas la taille d’une nation mais plutôt sa vision et ses valeurs qui décident son avenir et son sort » devait dire le Dr Moon devant un parterre de décideurs du pays. « Les États-Unis sont devenus un acteur global en mettant la souveraineté de Dieu au cœur de leurs valeurs ».
Quelques 2 000 Ambassadeurs de paix du Belize, travaillant dans tous les secteurs de la société, ont pris les devants pour apporter les services sociaux indispensables ainsi que l’éducation aux principes de paix et de non-violence.
M. David Caprara, vice-président de la FJPM, était de la délégation : « Une de nos priorités est qu’en cette ère nouvelle de coopération et de développement entre les Amériques, les jeunes leaders aient un rôle », a-t-il souligné. « Dans chaque nation, nous avons vu l’efficacité des projets d’entraide de la jeunesse et des initiatives de formation du caractère. »
Costa Rica
Au Costa Rica voisin, l’aspiration à la paix est profonde. Démocratie stable et prospère, premier pays au monde à avoir aboli l’armée dans sa constitution, le Costa Rica est le siège de l’Université de la Paix. Sa fondation sous les auspices de l’ONU doit beaucoup à l’ex président Rodrigo Carazo. Son successeur, le Président Oscar Arias, obtint le Prix Nobel de la Paix en 1987, grâce à ses efforts pour ramener la paix régionale alors que les pays voisins étaient en guerre durant les années 1980 : El Salvador, Guatemala et Nicaragua.
Avec une industrie du tourisme de 1.9 milliards de dollars par an, le Costa Rica, pionnier de l’écotourisme, est le pays plus le plus visité d’Amérique centrale. Hélas, la croissance rapide de ce secteur génère aussi un tourisme sexuel en pleine expansion, notamment l’exploitation des enfants.
Le Dr Moon a rencontré l’ex Président Carazo, un ambassadeur de paix de la FPU, et son épouse, puis la vice Présidente Laura Chinchilla Miranda. Elle s’est montrée réceptive à des sujets comme la formation du caractère, la réconciliation interreligieuse, et la promotion de l’intégration Nord-Sud. L’éducation à la paix se fait par Telle-paz, où figurent quotidiennement des ambassadeurs de paix. La Conférence Internationale de dirigeants a réuni 250 participants de tous ce pays d’Amérique centrale de quatre million d’habitants.
Panama
Du Costa Rica, le tour a gagné le Panama, pont géographique entre les deux moitiés du continent américain. Le contrôle de la zone du Canal de Panama, transféré aux États-Unis en 1999, a tiré la croissance économique de ce pays de trois millions d’habitants. Le Panama est de nos jours un lieu de passage stratégique pour les transports et un centre financier. En revanche, presque 40 pour cent de la population se débat avec la pauvreté et 80 pour cent des enfants naissent de mères célibataires.
La désintégration de la famille entraîne de sérieux problèmes sociaux, notamment la toxicomanie. Les leaders du gouvernement et de la société civile sont donc nombreux à s’intéresser à la formation du caractère qui explique bien l’importance de l’auto-discipline, du respect de son corps, et du caractère sacré du mariage et de la vie de famille comme pierres d’angle d’une société pacifique.
« Le Panama doit se concentrer sur l’éducation », a dit le Dr Moon à une assemblée de sénateurs panaméens, de maires, de leaders de la société civile, et d’Ambassadeurs de paix. L’Éducation de l’esprit ne suffit pas. Il est important d’éduquer le cœur. La famille est la première défense contre la destruction de la société. Comme père de huit enfants, si je ne vis pas selon les principes de la famille, qu’arrivera-t-il à ma famille et à mes enfants ? Il est temps de renforcer la famille comme pilier de la société. »
Il a exhorté les dirigeants panaméens à comprendre que « si un pays a beaucoup de ressources mais connaît toujours la pauvreté et la corruption, c’est à cause de ses problèmes de leadership. Si les dirigeants ont pour programme une famille en Dieu, une nouvelle nation peut se dresser. » Il a exhorté les dirigeants à ouvrir la voie d’un nouveau monde au-delà des murs de religion, de race et de culture. Avec ce type de vision, votre nation peut influencer vos voisins, votre région, et tout votre continent. »
Fabio Perez est un jeune responsable qui monte. Président de l’Association des arts martiaux de Panama qui compte 20 000 étudiants, il enseigne les principes de paix à ses adhérents. Réalisant que l’éducation aux valeurs familiales est cruciale pour l’avenir du pays, M. Perez a accepté de prendre la direction nationale de la Fédération des jeunes pour Paix mondiale du Panama.
Pérou
Ces dernières années, la FPU et la FJPM au Pérou ont donné des cours de formation du caractère dans les administrations et les universités, les lycées, et les écoles professionnelles et techniques, pour les enseignants et étudiants de ce pays de 29 millions d’habitants. Les ambassadeurs de paix, et de plus en plus d’enseignants ont éduqué des milliers d’étudiants. Les demandes pour le cours de formation du caractère continuent d’affluer, alors que le besoin de lignes de conduite se fait sentir toujours davantage avec l’omniprésence de la culture populaire. On notera d’ailleurs qu’une centaine de centres familiaux ont été ouverts dans la capitale Lima et dans les villes de province. Ces centres apportent une éducation et de la nourriture à beaucoup de gens dans les communautés appauvries.
Les couches populaires comme les élites dirigeantes des pays andins d’Amérique du Sud semblent adopter la vision d’une famille globale en Dieu, alors que pour les jeunes leaders tournés vers l’avenir, l’impact des conduites individualistes et matérialistes sur la société péruvienne saute aux yeux. Lors d’une réception, la députée Margarita Sucari a observé : « Comme ambassadeurs de paix et comme enfants de Dieu, nous sentons l’obligation de rassembler les gens [autour de cette vision commune] alors que nous essayons d’être la conscience du Congrès. »
Lors de son discours d’ouverture du 20 avril 2008 à la Conférence Internationale des dirigeants à Lima, le Dr Moon a salué l’énergie créative qui a lancé tant d’initiatives heureuses, et réfléchi sur histoire de la région.
Uruguay
Le président de l’Uruguay, le docteur Tabaré Vásquez, a reçu les délégués avec chaleur. Spécialiste du cancer, il pousse l’éthique du service jusqu’à prendre un jour par semaine pour s’occuper de patients dans son cabinet de l’hôpital. Lors de rencontres avec des dirigeants politiques, des hommes d’affaires, des universitaires et des ecclésiastiques dans ce pays de 3 millions d’habitants, le Dr Moon a trouvé un terrain commun en parlant de la responsabilité de tous de toucher les personnes de bonne foi au-delà des barrières culturelles et nationales.
Plus tard, lors d’une rencontre avec l’ancien président uruguayen Julio Sanguinetti, le Dr Moon a noté que le gouvernement n’était pas une fin en soi mais servait un but plus élevé : « Je crois que les grands pays doivent être bâtis sur la reconnaissance de Dieu, a-t-il dit. Au début, l’Allemagne nazie était démocratique et capitaliste, mais a créé ses propres règles et définitions des valeurs. Le système de valeur qui amène aux vrais droits de l’homme ne peut venir qu’en incluant Dieu. Les principes absolus et immuables sont notre flambeau. »
José Chilavert est une légende du football au Paraguay. Etant à Montevideo et ayant eu vent de la tournée, il tenait vivement à rencontrer le Dr Moon et à lui « serrer la main ». Élu meilleur gardien de but du monde en 1995, 1997 et 1998 par l’IFFHS, un organisme international de football qui travaille aux côtés de la FIFA, ce grand du football maintenant à la retraite reste très populaire. Ses fans l’ont accueilli par son surnom « Chila ! Chila ! » alors que le Dr Moon le rencontrait en ville.
Brésil
La tournée s’est achevée au Brésil. Puissance émergente, riche en ressources, le Brésil est un pays lusophone. Au cinquième rang mondial par la superficie (près de la moitié de l’Amérique du Sud) et la population (180 millions d’habitants) cette terre de contrastes abrite l’énorme bassin de l’Amazone, enjeu écologique capital, et des villes qui explosent avec leurs taudis sans nom. Misère noire, développement vertigineux, ressources apparemment sans limites, autant d’opportunités fabuleuses que de défis à relever.
« Le Brésil peut tirer cette région vers la paix et la coprospérité », a dit le Dr Moon lors d’une réunion de dirigeants politiques et religieux à la Chambre des députés du Brésil. « Pour l’essentiel, la crise des valeurs n’est pas un problème qui peut se résoudre par un processus politique. Les valeurs sont à la racine de la culture ainsi que des institutions politiques. Reconnaître nos liens communs comme une seule famille humaine est le préalable pour arriver à une paix durable. »
« Le temps est venu pour nous d’avoir un grand rêve, a dit le Dr Moon aux dirigeants dans tous les pays qu’il a visités. Il faut aspirer à ce qu’il y a de plus grand. Tout comme cette nation du Nord qui s’est élevée avec l’onction de Dieu au zénith de toutes les nations du globe, l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud peuvent également s’élever si elles s’approprient le rêve de bâtir non pas une nation en Dieu, mais une famille en Dieu, s’appuyant sur les principes universels éternels qui ne peuvent venir que de Dieu. »
« Si cette région a été retardée dans son développement, ce n’est pas par manque de ressources, ni par manque de talents de sa population, a ajouté le Dr Moon. Cette tournée m’a convaincu : en termes de ressources et de capital humain, rien ne manque. Mais si je puis me permettre un conseil, il faut une grande vision et des principes et valeurs qui hissent les gens au-dessus de leur intérêt individuel, de leur intérêt familial, au-delà même de leur intérêt national. Il faut aspirer à la grandeur de toute la région, la grandeur des Amériques, en ranimant l’esprit et le rêve de guider le monde entier vers la paix. »
Le rêve américain
La tragique réalité est que les Européens qui vinrent en Amérique du Sud ignorèrent la richesse de la culture et furent aveuglés par l’appât du gain. L’histoire de l’Amérique du Nord fut très différente. les colonies d’Européens qui s’épanouirent étaient celles qui cherchaient à construire une nation en Dieu. La foi les fit venir, et non la quête de l’or.
Pour moi, le rêve américain n’était pas qu’un rêve politique. Ce n’était pas un rêve économique. Le rêve américain était le rêve de bâtir une nation en Dieu. Le premier document à marquer la naissance de ce pays, la Déclaration d’Indépendance, reconnaissait la souveraineté de Dieu comme la base dont dérivaient les droits, et la base sur laquelle la nation allait s’établir.
- Extrait d’un discours donné à Lima, au Pérou
Eric P. Olsen est chargé de communication de la Fédération des jeunes pour la paix mondiale. Pour de plus amples informations sur ses projets de leadership et de construction de la paix, voir www.youthfederation.org.