Le 1er décembre 2007, l’Ambassade de paix de Bruxelles accueillait un colloque international sur le dialogue interreligieux pour une paix globale. Les participants ont adopté à l’unanimité une résolution intitulée : « Déclaration de paix de Bruxelles sur la coexistence religieuse ». Ils ont insisté sur l’importance de l’harmonie interreligieuse et de résoudre les conflits pour combattre l’extrémisme, l’intolérance, la haine et la violence au nom de la religion.
La conférence était organisée par la Fédération pour la paix universelle-Belgique et l’Institut de la paix et du développement (INSPAD), un cercle de réflexion européen. Les deux organisations ont déclaré vouloir oeuvrer ensemble pour promouvoir et préserver la paix, la justice, les droits de l’homme, l’égalité, une fraternité sincère et la tolérance. Il est bon de cultiver des liens d’amitié entre les peuples de cultures et de religions diverses pour créer un environnement de paix et d’harmonie entre les communautés.
Un éminent intellectuel pakistanais, le major général (en retraite) Muhammad Tahir, directeur de l’éducation au bien-être pour la Fondation Fauji du Pakistan, était le principal orateur et a reçu le prix de la paix 2007 de l’Institut de la paix et du développement. La FPU l’a par ailleurs nommé Ambassadeur de paix.
Il a décrit les principes de base et les valeurs morales gouvernant les rapports des pays islamiques avec d’autres nations. Toutes les religions, a-t-il précisé, prônent un message de paix, d’harmonie, d’amour, et de compassion. La justice étant un droit inaliénable de tout homme, il est interdit, selon lui, d’opprimer l’autre, quelle que soit sa religion, sa race ou son ethnie.
Le général Tahir entrevoit l’aube d’une culture mondiale où les histoires et traditions des diverses cultures et civilisations sont respectées et acceptées. Il espère que l’hostilité et l’oppression cèderont la place au respect et à la tolérance alors que les peuples reconnaîtront que tous ont des droits fondamentaux
à vivre paisiblement et pratiquer leur tradition culturelle ou leur religion.
Représentant les organisations hôtes, M. Amin ul Haq, qui préside l’Institut de la paix et du développement, a redit l’engagement de son organisation à combattre le terrorisme et l’extrémisme sous toutes ses formes et le recours à des symboles religieux ou des valeurs ethniques pour générer des conflits, nourrir des guerres, ou justifier le terrorisme. M. Philippe Jacques, Secrétaire général de la Fédération pour la paix universelle-Belgique, a évoqué le travail de la FPU pour promouvoir l’entente et la tolérance parmi les peuples de toutes les religions à partir de sa vision de l’humanité comme une seule famille en Dieu.
Les autres intervenants ont donné des exemples d’initiatives interreligieuses, notamment la toute jeune plate-forme européenne pour la coopération entre juifs et musulmans, facilité par le CEJI, organisation qui réclame une contribution juive à une Europe ouverte. Des Pays-Bas, Ingmar Jurgen Metthezing, un moine bouddhiste, a décrit le pouvoir des techniques de méditation pour induire des pensées positives et pacifiques. Joginder Singh de la société Gurdwara Sikh de Bruxelles a montré en quoi la tradition sikh peut contribuer à la coexistence
pacifique entre les divers peuples d’Europe.
Le Secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique, le professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, et le haut commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, Mme Louise Arbour, ont félicité les ONG pour leur initiative d’organiser cet évènement. M. Willy Fautre, directeur de Droits de l’homme sans frontières international, a dit sa joie de voir ces efforts pour promouvoir la tolérance et le respect parmi les diverses fois dans le monde.
Pensant à l’avenir, les participants ont décidé d’établir un Comité permanent de coopération interreligieuse, regroupant des intellectuels religieux et des représentants des différentes fois et communautés, ONG et media.