Tournée de paix dans le Sud Caucase
Tuesday, December 16, 2008
Parmi les objectifs stratégiques dont la FPU a fait ses priorités mondiales, trois sont très présents au Sud Caucase : le volet inter-religieux du conflit au Moyen Orient (Azerbaïdjan musulman contre Arménie chrétienne) ; le volet idéologique du conflit entre Corée du Nord et Corée du Sud (la Russie et la Géorgie se battent aussi pour des vues différentes de la démocratie) ; et le volet des objectifs du Millénaire pour le développement (l’ampleur des problèmes sociaux créés dans la région par des années de conflits).
Bakou, Azerbaïdjan
Du 2 au 5 décembre, la FPU a tenu une conférence de paix en Azerbaïdjan. Elle était animée par deux éminents ambassadeurs de paix : d’une part le Dr Vladimir Petrovsky, président de l’Association Russe de Science Politique et Secrétaire général adjoint de la FPU pour l’Eurasie, et d’autre part le Dr Edouard Yakovlev, chirurgien président de l’Association Internationale de Super Marathon – également vice-président du Conseil de paix de la FPU en Russie (voir le faire part de décès en encadré).
A Bakou, la délégation de haut niveau qui nous a accueillis comprenait M. Rahim Huseynov, ancien Premier ministre, les Dr Ilyas Ismaylov et Jamil Gasanli, tous deux parlementaires, M. Fouad Musayev, longtemps président de la Fédération azerbaïdjanaise de Football, et Mme Zarifa Salahova de l’Association des Femmes d’Azerbaïdjan.
Le lendemain, une visite dans un camp de réfugiés de la guerre du Karabakh nous a permis de rencontrer 40 femmes. Beaucoup ont perdu leurs enfants et leurs maris pendant la guerre, et vivent à la périphérie de Bakou dans des bâtiments très insalubres. Nous avons pu ressentir la douleur et le ressentiment de ces personnes qui aspirent à retrouver leurs foyers perdus. Une donation a été offerte par le Dr Akif Kerimov, ambassadeur de paix, et par la FPU-Azerbaïdjan.
M. Rahim Huseynov a ouvert les travaux de notre séminaire de paix, puis nous avons enchaîné avec des présentations sur « les approches de construction de la paix de la FPU » et « la vision de la FPU sur la résolution des conflits. » En conclusion, le Dr Vladimir Petrovsky, s’exprimant sur « la sécurité humaine et le développement humain dans le Sud Caucase », a proposé une résolution appelant à un consensus officiel de toutes les parties en conflit sur un respect minimum de la sécurité humaine.
Tbilisi, Géorgie
Toute une série d’événements a été organisée en Géorgie par le représentant de la FPU Vitaly Maximov et par Madame Dalila Khorava, ministre de la santé, du travail et des affaires sociales du Gouvernement Abkhaze de Géorgie. Mme Khorava, qui est aussi ambassadrice de paix de la FPU, avait à elle seule mobilisé tous les participants à la conférence et organisé le festival international pour la paix. Tous deux ont été de grands succès.
80 participants ont suivi le séminaire, dont M. Vakhtang Kolbaia, vice-président du Parlement géorgien et plusieurs officiels représentant les gouvernements régionaux d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en Géorgie. Dans l’après-midi du 7 décembre, le festival international pour la paix s’est tenu à Tbilisi au Palais des travailleurs, réunissant mille personnes. Le maître de cérémonies a situé le festival international pour la paix dans le vaste cadre des activités du Dr Moon pour la paix. Edouard Chevardnadze, qui fut ministre des Affaires étrangères soviétique puis président de la Géorgie, assistait au programme, ainsi que des parlementaires et des diplomates.
Yerevan, Arménie
Du 14 au 16 décembre, pour notre troisième et dernière étape de cette Initiative de Paix du Sud Caucase, notre délégation de la FPU s’est rendue en Arménie accompagnée du Dr Oleg Mironov, ancien Ombudsman de Russie (1996-2003) et ambassadeur de paix de la FPU.
Notre séminaire, suivi en majorité par des personnes qui sont actuellement sans poste politique, nous a permis de percevoir une certaine ouverture au dialogue et à la réconciliation. Quand une jeune participante a voulu peindre les Azerbaidjanais comme des « ennemis », d’autres participants lui ont au contraire rappelé que beaucoup d’Azerbaidjanais ont sacrifié leurs vies pour protéger des Arméniens durant la guerre. En fait les deux communautés avaient cohabité pendant des siècles, et les mariages mixtes étaient nombreux.
Il y a plusieurs ONG qui s’activent à réconcilier les deux pays en dépit des freins mis par le gouvernement pour contrôler le processus de paix. Un des projets est d’établir ce qu’ils appellent un « Congrès du Sud Caucase » transcendant les frontières nationales. Nous pouvons envisager de faire un Festival international pour la paix qui rassemblerait des participants des trois pays.
En conclusion des efforts de l’Initiative de paix du Sud Caucase en 2008, une conférence sur la sécurité humaine dans les zones de conflit se tiendra en Janvier 2009 à Moscou. La conférence sera co-parrainée par l’Association russe de Science Politique.
In Memoriam : Edouard Yakovlev
Le 7 décembre, une « course de la paix » était organisée par la FPU-Géorgie dans le cadre du festival international pour la paix avec le soutien d’un visiteur de marque : l’ambassadeur de paix russe Edouard Yakovlev, président de l’Association internationale de Super Marathon. Quelques 150 athlètes y ont pris part, dont 18 handicapés.
Comme il ne se sentait pas très bien ce matin là, M. Yakovlev a souligné qu’il n’allait courir qu’une petite distance, et une voiture le suivait de près. Or au bout de quelques centaines de mètres, une crise cardiaque l’a fauché et il est décédé lors de son transfert à l’hôpital.
Cet homme russe était venu en Géorgie pour la paix ; son T-shirt arborait les deux drapeaux russe et géorgien. Son décès a attiré l’attention des media. Le consul de Russie à Tbilisi a reçu un appel de condoléances du président du parlement géorgien. Plus tard dans la journée, les officiels géorgiens ont dit que si sa famille le souhaitait, son corps reposerait dans une sépulture au Panthéon des Héros Géorgiens.
Sa famille a toutefois souhaité naturellement un rapatriement de son corps en Russie, et les autorités locales russes ont alors fait au mieux pour faciliter le retour de la dépouille à Moscou via l’Arménie, car il n’y a plus de communication directe entre la Géorgie et la Russie.