Siège de l’UNESCO, Paris, France
31 mars 2009
Éminents invités, chers amis, mesdames et messieurs.
C’est un privilège et un honneur d’être ici au siège de l’UNESCO à Paris. J’aimerais d’abord remercier les Délégations permanentes du Sultanat d’Oman, de l’Éthiopie et de la République du Kenya auprès de l’UNESCO, ainsi que nos autres partenaires. La tenue de cet événement doit beaucoup à leurs efforts.
À l’occasion de cette réunion à Paris, j’aimerais partager avec vous une puissante vision de la paix pour le XXIe siècle. Cette vision puise dans des principes, des aspirations et des valeurs sur lesquels le temps n’a pas de prise. Elle suscite dans le monde entier un vaste mouvement pour la paix. Cette vision unificatrice, c’est : « One Family Under God – l’humanité : une famille unie en Dieu ! »
Tout le monde, ou presque, en conviendra : nous vivons une crise générale. Le chaos financier mondial accapare actuellement l’attention de presque tous les gouvernements, du G-20 et des Nations unies. Par-dessus le marché, les flambées de violence et de conflit dans le monde représentent un défi permanent.
Allons au fond des choses : nous faisons face à une crise morale et spirituelle, ici et à l’étranger, comme le montrent l’éclatement des familles et de la société, et la guerre actuelle contre le terrorisme qui pourrait potentiellement dégénérer dans un conflit religieux global.
Malgré ces problèmes réels, je crois que la vision de créer « une famille unie en Dieu » exerce un attrait universel, preuve que nous vivons un temps où le changement peut s’inscrire dans la durée, si nous abordons les problèmes en allant à la racine. Autour de cet objectif central, la Tournée mondiale pour la paix et les Festivals mondiaux pour la paix veulent s’appuyer sur la coopération interreligieuse, le renforcement de la famille et une culture du bénévolat pour renouveler nos collectivités et nos nations. Nous cherchons un réveil spirituel et moral, rien de moins. La vision universelle de l’humanité comme une famille unie en Dieu doit en être le socle.
L’importance d’un effort interreligieux pour la paix
Le monde doit relever d’urgence un défi, celui d’intégrer pacifiquement ses nombreuses traditions religieuses et culturelles. Nous sommes tous conscients que les tensions religieuses menacent actuellement en permanence la stabilité et la sécurité du monde.
Dialoguer ou bien « tolérer » les prières et les rites des uns et des autres ne suffit pas pour faire la paix entre les traditions religieuses. Une véritable expérience interreligieuse est une célébration d’un noyau de principes, de valeurs et d’aspirations qui rassemblent toutes les personnes comme membres d’une même famille unie.
Malheureusement, les Nations unies ont adopté une vision du monde totalement profane, excluant la dimension spirituelle de l’expérience humaine. Elles ont érigé le principe de souveraineté nationale en valeur cardinale, ne prêtant attention ni Dieu ni aux enseignements des grandes religions du monde.
Depuis l’an 2000, la Fédération pour la paix universelle plaide pour un renouveau de l’organisation des Nations unies sur la base d’un système, semblable au Conseil de sécurité, et composé de dirigeants religieux.
Aussi défendons-nous la création d’un Conseil interreligieux aux Nations unies, se réclamant du principe selon lequel les droits de l’homme « nous sont octroyés par le Créateur ». Nous tissons d’autre part des partenariats nouveaux afin de faire avancer les objectifs du Millénaire pour le développement.
À cette fin, la FPU travaille en collaborant avec des gouvernements, des organisations confessionnelles, des ONG et des institutions académiques. Elle est porteuse d’une vision de paix où Dieu et les valeurs tiennent une place centrale. Nous demandons aux responsables de tous les secteurs d’activité et aux personnes de conscience d’unir leurs forces pour initier un nouveau « Grand réveil » qui puisse mettre ce siècle et ce millénaire dans la direction d’une ère globale de paix. Serez-vous de la partie ?
Mesdames, Messieurs, il faut d’urgence instaurer une véritable entente entre les religions. C’est une tâche prioritaire pour notre monde. Avant de nous définir comme chrétiens ou musulmans, bouddhistes ou confucianistes ; avant de nous voir comme Noirs, Blancs, ou Asiatiques ; avant de nous identifier nous-mêmes comme Américains, Coréens ou Français, nous sommes d’abord, et avant tout, les fils et filles de Dieu et les membres de Sa famille éternelle.
La famille, école de l’amour
Nous disons « une famille unie en Dieu » parce que la famille est la pierre d’angle de la paix. D’abord, elle est universelle. Qu’importent la race, l’ethnie, la nationalité et la religion, nous faisons tous partie d’une famille.
Deuxièmement, la famille représente le plus intime des rapports humains. Quand une relation quelconque nous rend proches, nous en parlons avec un vocabulaire familial : « Cette personne est comme mon père, comme ma mère, comme mon frère, comme ma sœur, comme mon fils ou comme ma fille. » La famille devrait donc être l’école de l’amour, enseignant à aimer toute l’humanité dans sa richesse et sa diversité.
Toute société repose sur les matériaux de base que sont le mariage et la famille mais les pays du monde courent tous le danger de perdre cette tradition si précieuse. Le divorce et l’éclatement de la famille n’ont jamais été si aigus. Dans chaque pays, la jeunesse est un énorme défi. L’éclatement de la famille a un coût économique et social terrifiant.
Guérir la famille est une tâche spirituelle. Ramener Dieu dans chaque famille doit être notre priorité. Lorsque Dieu sera le centre de nos familles, tous nos autres problèmes s’évanouiront. Créons « une famille unie en Dieu », une famille à la fois !
La culture du service
Autre objectif clef du Festival mondial pour la paix : bâtir une culture du service, étape décisive pour aller vers la paix. Servir autrui a quelque chose de très spirituel. Il ne s’agit pas de s’y mettre simplement pour un jour, un mois ou même une année. Ce doit être un mode de vie. S’habituer à « vivre pour les autres », amène à voir toute la valeur que Dieu place dans tous les êtres humains.
C’est pourquoi nous défendons un esprit de bénévolat et de coopération pacifique dans le monde entier. « Vivre pour autrui » est la philosophie de paix qui nous motive à édifier une culture de l’entraide et nos efforts arrivent à transformer des collectivités et des pays.
J’aimerais voir les habitants de toutes les nations se joindrent à ces efforts et créer un mouvement populaire qui s’étendra en une culture globale d’entraide. J’irais même plus loin : je voudrais voir les bénévoles représentants toutes les nations et les religions du monde s’unirent pour établir une alliance globale de service.
Imaginez des jeunes de pays ennemis et de confessions différentes travaillant côte à côte pour servir ! Les malentendus et suspicions du départ auraient vite fait de se dissiper en mêlant la sueur, les rires et les pleurs autour d’une cause et d’un objectif communs.
Un appel à l’action
« L’humanité : une famille unie en Dieu » : ce rêve doit être le cri de ralliement de notre époque. Le révérend Dr Sun Myung Moon disait récemment dans un de ses messages de paix : « Il est grand temps d’abattre les murs que dressent les hommes entre les races, les cultures, les religions et les pays et de fonder le monde idéal de paix que Dieu chérit. »
Une famille humaine unie à la volonté de Dieu : il y a là de quoi éteindre les conflits du monde entier. On peut extirper les luttes et la pauvreté en Afrique, le conflit du Proche-Orient, et les séquelles de la guerre froide sur la péninsule coréenne. C’est seulement comme une famille unie en Dieu que nous pouvons résoudre la crise économique et morale qui engloutit nos sociétés et accueillir un âge de justice et d’équité pour toutes les nations.
La Fédération pour la paix universelle et ses Ambassadeurs de paix mettent déjà en pratique ces principes dans le monde entier. Ainsi au Proche-Orient, les réunions interreligieuses de la FPU aident les juifs, les chrétiens et les musulmans à renouer avec le patrimoine commun d’Abraham. Ils s’aperçoivent que les points communs l’emportent sur les griefs qui les divisent actuellement, et qu’ils sont frères et sœurs de foi, égaux dans leur soif de paix et de réconciliation.
Notre initiative de paix en Asie du Sud a été décisive pour amener l’opposition maoïste et le gouvernement du Népal à former une coalition, après des années de conflit sanglant. Notre représentant au Népal est désormais très pris par ses attributions dans le nouveau dispositif gouvernemental. Nous avons de nombreuses autres percées dans les Balkans, dans le Caucase du Sud et à Mindanao, aux Philippines.
La Fédération pour la paix universelle veut soutenir la mission et l’œuvre de l'UNESCO. Nous avons tellement en commun, particulièrement pour la construction de la paix, l’éducation, les valeurs, l’éthique, la coopération interreligieuse et le développement humain.
C’est un temps de nouvel espoir. Avec la grâce de Dieu, aussi sûrement que la lumière triomphe de l’obscurité, c’est en travaillant ensemble comme une famille unie qu’une ère de paix et de prospérité va naître des profondeurs de la méfiance et de la haine. Ensemble, osons rêver le plus grand rêve de tous ! Faisons nôtre le rêve de créer « une famille unie en Dieu ». Que Dieu vous bénisse, vous et vos familles, et que Dieu bénisse la France ! Merci beaucoup.