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First Lady of Mali, Mme Mintou Doucoure TraorePermettez – moi d’adresser à la Fédération pour la Paix Universelle mes chaleureux remerciements de m’avoir invitée à ce forum international de réflexions, d’échanges sur un thème d’actualité et de préoccupation mondiale qu’est celui de « la paix, de la sécurité et du développement ».

Ce thème m’intéresse particulièrement parce que je suis Malienne. Il m’intéresse parce que je suis Africaine. Ce thème m’intéresse parce que je suis une Citoyenne de ce monde globalisé, j’allais dire de ce village planétaire.

Mesdames et messieurs, mon exercice à cette tribune ne sera pas de vous développer une communication scientifique sur « paix, sécurité et développement ». Je laisse ce travail aux spécialistes.

Ici mes propos vont être axés sur les conséquences de l’absence de paix, de sécurité et de développement. Vous conviendrez avec moi que l'absence de développement nourrit les conflits. Par contre, les progrès économiques et sociaux peuvent aider à assurer la paix.

Je voudrais, particulièrement m’appesantir sur le cas de mon pays, le Mali qui a été sous occupation, plus d’une année durant, par des terroristes et des narcotrafiquants.

La bande sahélo saharienne distante de milliers de kilomètres se présente aujourd’hui comme une sorte de no-man’s land où se pratiquent toutes sortes d’activités illicites: trafics de drogues et d’armes, rapt de personnes non africaines, etc.

Depuis mars 2012, notre pays, le Mali était coupé en deux. Les deux tiers du territoire national constitués des régions de Kidal, de Gao, de Tombouctou et d’une partie de la région de Mopti étaient occupés par des irrédentistes, des terroristes (jihadistes et autres salafistes) se réclamant de l’Islam mais en réalité tenant d’un anti islam intégriste et rétrograde, des narcotrafiquants et d’autres acteurs du crime organisé et transfrontalier.

Cette situation tragique a entraîné le déplacement de milliers de personnes dont la majorité d’entre elles sont des enfants et des femmes qui vivent dans des conditions très précaires : manque d’eau potable, d’infrastructures socio sanitaires adéquates, de nourritures, de vêtements. Ces réfugiés sont exposés aux maladies et à l’insécurité de tout genre.

Les populations qui sont restées ont subi toutes sortes d’exactions : viols de femmes et de filles, amputation de mains et de pieds à de présumés voleurs, lapidation à mort de couples, meurtre crapuleux, massacre de soldats maliens, destructions de mausolées.

Je tiens à attirer votre attention que ces pratiques obscurantistes n’ont rien à voir avec l’islam, religion de paix et de tolérance dont prétendent se réclamer des extrémistes sans foi ni loi.

Le Mali fait aujourd’hui face à des impératifs de paix, de sécurité et de développement auxquels il importe d’apporter des réponses appropriées. Je salue, à l’occasion, la mobilisation et l’intervention décisive de la France, de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté internationale et les pays amis du Mali pour arrêter la progression des djihadistes vers le Sud du pays.

La situation malienne nous interpelle collectivement et individuellement. Elle nous interpelle parce que nous sommes, au fond, tous semblables. En effet, nous sommes tous des êtres humains.

Nous pouvons être vêtus différemment, avoir une couleur de peau différente, parler des langues différentes. Mais fondamentalement, nous sommes tous les mêmes êtres humains. C’est cela qui nous lie les uns aux autres, qui nous permet de nous comprendre, de devenir des amis, de nous sentir proches les uns des autres. Parce que nous habitons tous sur cette petite planète qu’est la terre, que nous devons vivre en paix et en harmonie les uns avec les autres, et avec la nature. Par conséquent, nous devons nous entraider en cas de difficultés, et nous devons partager les avantages qui nous échoient.

C’est au nom de notre famille humaine commune, au nom de l’humanité que je vous sollicite pour aider mon pays, notre pays le Mali à sortir de cette dangereuse impasse. Votre aide, nous en avons besoin sur le plan humanitaire, politique, diplomatique mais aussi militaire pour permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale et soulager les souffrances des populations des régions de Tombouctou, Gao et Kidal. Nous avons besoin de votre aide pour consolider la paix et la sécurité retrouvées et enclencher le processus du développement.

Sans paix et sécurité, il n’y a point de développement. Et le développement doit être inclusif. Il doit inclure les femmes, qui peuvent jouer un rôle crucial dans les négociations et les processus de paix, et les jeunes, qui ont un vaste potentiel pour contribuer au développement de leurs sociétés.